Carte blanche 3 à Stéphanie Aten : deux livres pour mieux écrire

Carte blanche 3 à Stéphanie Aten : deux livres pour mieux écrire

Carte blanche 3 à Stéphanie Aten : deux livres pour mieux écrire

Cet article a été écrit par l’auteur de La 3e Guerre, Stéphanie Aten, et s’inscrit dans notre rubrique : « Carte blanche à… ».

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Stéphanie AtenIl en existe beaucoup, des livres qui vous conseillent, vous « tuyautent », vous expliquent les ficelles narratives, la construction d’un personnage, ce qui marche, ne marche pas, pourquoi…
Il y en a tellement qu’on finit par ne plus savoir auquel se fier et, si on en lit beaucoup, on s’aperçoit qu’au final, en essence, ils disent tous la même chose, mais de manière différente.

Alors je vais vous donner des infos sur deux d’entre eux qui sont toujours restés, malgré la masse de ceux que j’ai lus, mes béquilles. Mes guides. Ceux vers lesquels je reviens toujours lorsque je doute de la qualité de ce que je fais. Ils sont l’essence de ce qu’il FAUT savoir quand on écrit, parce qu’écrire ne se fait pas sans maîtrise ni conscience.

Le premier : même quand on ne débute plus, revenir aux bases est souvent salutaire !
Ce livre met le doigt sur tout ce qui est évident, et le formule, ce qui entraîne souvent des prises de conscience surprenantes !
Comme on écrit plus souvent d’instinct qu’en travaillant, qu’on soit expérimenté ou débutant, ce « mode d’emploi » (le terme est mal choisi, le contenu vaut mieux que ça) vous ramène sur les rivages de l’humilité, et vous contraint à un questionnement essentiel pour vous éviter des déconvenues fréquentes : pourquoi et comment vous faites fausse route, pourquoi et comment votre œuvre reste médiocre, pourquoi et comment vous corriger.premier roman

L’évidence, c’est souvent ce qu’on oublie en premier, et pourtant, c’est d’abord par sa maîtrise que passent le succès et les critiques élogieuses. Bien souvent, on sait « instinctivement », quand on lit un bon roman, pourquoi il fonctionne. Mais bizarrement, quand nous nous mettons à écrire, nous oublions d’analyser ces évidences, et de les appliquer. Elles disparaissent, noyées sous les eaux de notre inspiration débridée, rétive au self-control. Ce livre est là pour nous les rappeler.

C’est une bouée : il sauve ceux qui ne savent pas encore nager, et soulage ceux qui nagent depuis un bon moment.
Le relire avant chaque nouveau projet, c’est comme réviser la carte du ciel avant de prendre la mer : vous vivrez une aventure sans jamais vous perdre. Vous pourrez improviser tout en sachant ce que vous faites.

Le second : non, il ne s’adresse pas qu’aux scénaristes, bien au contraire !

guide du scenaristeDans ce livre, vous trouverez tout, absolument tout ce qu’il faut savoir sur le mythe du héros. Son voyage disséqué en étapes, les personnages qui l’accompagnent et leurs fonctions, les notions qui font d’une histoire un gouffre plutôt qu’un lac lassant.
Le Mythe du héros est à la base de tous les très grands films hollywoodiens, mais pas seulement. Il est le digne héritier des enseignements de « La Poétique » d’Aristote, qu’il a eu le bon goût de reprendre, reformuler, réagencer, égayer, pour vous donner la quintessence même de ce qu’est une histoire réussie, prenante, intense, addictive.
À travers ce livre, vous découvrirez en fait les rouages de notre inconscient : pourquoi on vibre, pourquoi on est happé, pourquoi on en redemande. Pour « bien raconter », il faut connaître ces notions, avec lesquelles vous pouvez ensuite jouer, pour élaborer votre propre narration.

Un excellent complément aux « évidences » du précédent, qui fera de vous un vrai pro, parfaitement conscient et maître de ce qu’il fait.

Bon voyage au cœur de vos capacités, marins de l’Encre !

Premier roman, mode d’emploi – Laure Pécher – Éditions Zoé
Le Guide du scénariste – Christopher Vogler – Éditions Dixit

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Fictions de l’imaginaire et réalisme

Fictions de l’imaginaire et réalisme

Fictions de l’imaginaire et réalisme

imaginaireCela fait un petit moment que je n’ai pas eu l’occasion d’écrire un article relatif à l’écriture pure, et le début de la phase de rédaction pour notre nouveau projet (une trilogie de Fantasy) m’a donné envie d’aller creuser un sujet qui me tient à cœur : celui du réalisme dans les livres de fiction qui appartiennent au genre de l’imaginaire.

Pour faire court : Fantasy, Fantastique et Science-fiction, que je regroupe ici sous le libellé LI (littérature de l’imaginaire) pour les besoins de cet article.

En effet, dans les histoires qui s’appuient sur des éléments/personnages/mondes/etc. qui ne sont pas réels, le réalisme est d’autant plus important que le lecteur doit faire un effort supplémentaire pour entrer dans le récit et y trouver une forme de crédibilité qui va conditionner son intérêt pour l’histoire.

Contrairement à ce qu’on pourrait naturellement penser, le réalisme est plus important encore dans ce type de fiction qu’il ne l’est en littérature « générale », car l’erreur serait de croire qu’on peut tout se permettre avec ce genre de livres, dans la mesure où justement le monde dépeint n’appartient pas au domaine du réel.

En fait, le réalisme est la caractéristique la plus importante qu’un auteur de LI doit parvenir à mettre en place dans son récit.
Car c’est sur ce réalisme que toute l’expérience de lecture va s’appuyer.
Et ce n’est pas facile, car le réalisme est un paramètre souvent délicat à manipuler.

C’est pourtant sa présence qui va permettre à un lecteur d’accepter sans broncher que des animaux puissent discuter, qu’un combat spatial se tienne dans une autre galaxie ou que la voisine du héros soit une sorcière tout droit téléportée du Moyen Âge.
Et c’est son absence qui va faire qu’une scène a priori plus banale dans le livre, bien que « réelle », ne semble pas du tout « réaliste ».

Parfois, un vol de dragons paraît bien plus crédible qu’une discussion entre deux vendeurs de supermarché.
Pourquoi ? Parce que l’auteur manie parfaitement les codes du réalisme.

Ce réalisme de fiction comporte en fait deux facettes principales, toutes deux indispensables pour que votre livre soit lu avec intérêt, facettes que l’on peut présenter ainsi…


Le réalisme interne

Il s’agit de la cohérence, de la logique (même tordue !) qui règne dans le monde dépeint.

Si vous écrivez une histoire où les chiens parlent, cela ne posera pas de problème au lecteur, à partir du moment où il peut comprendre pourquoi et comment les chiens en question sont capables de parler, et où ces chiens suivent une logique générale qu’il est possible de rendre rationnelle, si le lecteur doit l’analyser et la résumer.

En ayant les clefs nécessaires pour trouver une cohérence au monde que vous lui proposez, il adhérera sans problème aux hypothèses les plus extravagantes.


Le réalisme externe

Il s’agit des éléments plus émotionnels qui permettent au lecteur de s’identifier au monde et à ses personnages, en leur trouvant des points d’accroche qui rendent le reste facile à admettre, tant dans les descriptions que les sentiments.

Des personnages venus d’un autre monde peuvent sembler parfaitement réels aux yeux du lecteur s’il trouve en eux des émotions et comportements qui font écho à sa propre expérience humaine.
Par exemple, un chevalier peut tout à fait combattre un dragon, si en parallèle il a des problèmes de dettes. C’est le second point qui permet de faire accepter le premier.

Cette connexion est nécessaire et essentielle pour que le lecteur se sente concerné par le monde que vous lui proposez.


Les conséquences du manque de réalisme

Les deux facettes évoquées sont complémentaires et toutes deux nécessaires en LI.

  • Sans réalisme interne, votre monde n’a pas de codes, est incompréhensible et illogique : votre lecteur ne peut pas y adhérer.
  • Sans réalisme externe, votre monde paraît artificiel, ne provoque pas d’émotions personnelles : votre lecteur ne se sent pas concerné.

En résumé, il est donc indispensable de travailler conjointement ces deux aspects du réalisme, afin de proposer au lecteur un univers qui satisfera à la fois son cerveau et son cœur.


Quelques « outils » pour établir le réalisme dans un ouvrage de LI

Ces exemples sont tout sauf exhaustifs, mais sont à mon avis une base solide pour qu’un récit de LI tienne la route.

  • Préparez soigneusement un monde détaillé
    Ne vous lancez jamais dans un récit de LI sans avoir prévu en amont le moindre détail. Plus vous êtes loin dans l’imaginaire, plus vous devez soigner cette préparation.
    Politique, économie, vie quotidienne, habillement, règles sociales, décor, technologie, arts, pratiques religieuses, végétation, bestiaire, etc. : vous devez connaître en amont le moindre détail de ce monde à faire vivre, sous peine de ne proposer aucun réalisme interne.
  • Testez la cohérence de votre monde
    Indépendamment de votre histoire, amusez-vous à placer mentalement l’un de vos personnages dans une situation que vous n’avez justement pas prévue pour l’utiliser dans le récit (un procès, un accident, un voyage, etc.).
    Êtes-vous capable de résumer en quelques secondes ce qui lui arriverait dans telle ou telle situation, d’après les règles que vous avez mises en place pour ce monde ?
    Si ce n’est pas le cas, vous n’avez pas assez travaillé les codes de votre univers et vous ne le maîtrisez pas suffisamment. Retour au point précédent.
  • Travaillez les aspects émotionnels de chaque personnage
    Ne vous lancez pas non plus dans un récit de LI si vous n’avez pas soigneusement préparé vos personnages pour tout ce qui touche au domaine émotionnel.
    Cet aspect est bien plus important que la couleur de leurs cheveux : qui sont-ils à l’intérieur ?
    Quelques questions auxquelles vous devez avoir toutes les réponses : d’où viennent-ils, qu’aiment-ils, que détestent-ils, de quoi ont-ils peur, quel est leur principal défaut, quelle est leur qualité majeure, qu’est-ce qu’ils recherchent, qu’est-ce qui les motive, etc. ?
    Encore une fois, amusez-vous à vous poser des questions hors récit pour chacun d’eux, afin de tester votre degré de connaissance à leur sujet.
    Par exemple, demandez-vous : s’il arrivait à mon personnage X de perdre subitement ses parents, quelle serait sa réaction ? Tristesse, colère, effondrement, mutisme, folie… ?
    Vous n’en savez rien ? Votre personnage est encore trop brouillon et manque de réalisme externe. Il vous faut étoffer sa fiche.
  • Soignez vos descriptions
    Cet aspect touche à la fois au réalisme interne et externe.
    En donnant suffisamment de matière « visuelle » au lecteur, vous lui permettrez de comprendre votre monde tout en s’y connectant émotionnellement.
    Soyez empathique par anticipation et mettez-vous à sa place : de quels éléments a-t-il besoin pour se constituer peu à peu une carte mentale des paysages, des couleurs, des sons, des odeurs, des personnages etc. de ce monde que vous lui proposez ?
    Même si vous lui apportez ces informations au fil de l’eau, vous devez en permanence vous rappeler qu’il part de zéro, alors que vous savez (a priori) déjà tout du monde en question. Cet accompagnement est nécessaire et repose sur une multitude de détails indispensables qui ne doivent surtout pas être négligés.

Bien sûr, ces quelques points peuvent également être utiles en fiction « générale ».
Mais ils deviennent critiques pour la LI, car vous pouvez à tout moment tomber dans le piège de la facilité, en fuyant sans trop de complexes les explications dont votre lecteur a besoin, sous prétexte que l’histoire se déroule dans un monde qui n’existe pas et qu’on peut tout expliquer à l’aide de pirouettes bien pratiques.

Faire cela, c’est tuer à coup sûr tout réalisme dans votre récit et vous détourner du lecteur.

Pour vous donner un ordre d’idée, notre nouvelle trilogie représentera à terme presque plus de temps de préparation que d’écriture : nous avons bâti un monde de A à Z (même s’il est proche de notre monde réel), en y établissant tout ce qui le fait tourner, et cela représente des dizaines d’heures de construction, avant d’avoir écrit la moindre ligne, avant même d’avoir préparé le découpage de l’ensemble et du premier volume en particulier.
Nous avons commencé cette préparation en février et l’écriture a commencé seulement cette semaine.

Ce travail de fourmi en amont est d’ailleurs libérateur pour l’auteur de LI : l’écriture elle-même est plus rapide, plus évidente, car le monde que vous avez en tête est complet et vivant, rendant chaque scène facile à peindre dans ses moindres détails sans devoir vous arrêter toutes les deux minutes pour vous poser des questions sur tel ou tel point.

Bien sûr, la phase d’écriture sera d’autant plus facilitée que vous aurez en parallèle structuré en amont tout le plan de votre récit… mais cela est le sujet d’un autre article à venir. 🙂

En espérant que celui-ci vous aura intéressé, merci à tous pour vos partages et à bientôt !

Hélène

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Coulisses de Max – Auteur et narrateur ne sont pas la même chose

Coulisses de Max – Auteur et narrateur ne sont pas la même chose

Coulisses de Max – Auteur et narrateur ne sont pas la même chose

MaxLe dernier avis laissé à propos de Max sur Amazon est intéressant, car il souligne de quelle façon il est facile pour un lecteur de confondre narrateur et auteur d’un livre.

avis-amazon

Ce commentaire (que vous pouvez agrandir en cliquant sur l’image) contient notamment les phrases suivantes :

– « L’aspect nauséabond provient des commentaires réalisés par un protagoniste qui souvent reste inconnu pour le lecteur. C’est une voix qui par conséquent semble être la voix des auteurs (MIA) et c’est ce qui gêne le plus dans les propos tenus ».

– « Les auteurs dérapent totalement et bien qu’ils placent ces propos dans la bouche d’un “être” fictif (et quel être fictif !), ce sont leurs mots et leurs idées. Et ils font froid dans le dos. »

Alors je voudrais commencer par rappeler une évidence que nous avons eu l’occasion d’expliquer (entre autres points discutés) dans la longue interview que nous avons donnée à Kathy Dorl et que nous avons publiée sur ce blog il y a quelques jours : non, les auteurs de M.I.A ne sont pas le « méchant » narrateur du livre et ses idées ne sont les nôtres. 🙂
Tous ceux qui nous connaissent personnellement trouveraient d’ailleurs un tel amalgame très rigolo…

Un auteur (sauf cas particulier des mémoires, journaux intimes et autobiographies) n’est si son narrateur ni ses personnages. Et heureusement !

Car cela voudrait dire, s’il est une personne de bonne mentalité, qu’il n’aurait alors le droit de faire parler ni des psychopathes, ni des extrémistes, ni des misanthropes, ni des fous, ni des tueurs d’enfants, ni des dictateurs et j’en passe.

Cela voudrait aussi dire qu’il est condamné à écrire sans relâche le même livre rempli de bonnes intentions, où tout le monde s’aime et est heureux dans le meilleur des mondes, sans se renouveler ni prendre de risques à chaque nouveau roman.
Et alors, dans un genre comme celui du thriller (et pas seulement), à quoi servirait-il, s’il n’est là que pour brosser tout le monde dans le sens du poil sans jamais s’emparer de la réalité ?

La fiction est un genre dans lequel l’auteur va pouvoir au contraire, via la narration, faire parler ce qui le choque ou l’intrigue lui-même dans le monde au sein duquel il vit.
Ce dont il est témoin, ce qu’il voit, ce qu’il entend vont lui donner une matière première qu’il va exploiter.
Il place des mots et des idées dans la bouche et les pensées de personnages qui sont indépendants de lui et peuvent parfois le révolter lui-même.

Et dans Max, nous avons choisi de mettre le doigt là où le monde va mal, dans ce qu’il a de plus sombre et de plus effrayant, via une « voix » qui n’est qu’un être fictif (comme l’a d’ailleurs relevé l’auteur du commentaire) et représente un peu la mauvaise conscience du monde, complexe, trouble et parfois même illogique.
Nous l’avons fait en voulant secouer le lecteur, en l’obligeant à réfléchir à ses propres convictions et pensées (et que celui qui n’a jamais eu une pensée malsaine de sa vie se fasse connaître, car une telle personne n’existe pas dans le genre humain).

Là où les médias traditionnels évoquent les horreurs du quotidien de façon si formatée qu’on arrive à les maintenir mentalement à distance, nous avons voulu mettre les pieds dans le plat et susciter une forme d’indignation.
Et il semblerait que ça fonctionne… 🙂

Je pose donc la question, en réponse au titre de ce commentaire : finalement, pourquoi recommander à d’autres lecteurs de « fuir » ce livre ?
Pour leur épargner, par grandeur d’âme, de devoir se poser certaines questions à leur tour ?
Parce qu’un livre doit nécessairement se contenter d’être un bon moment passé, où les gentils gagnent à la fin et où le monde est parfait ?
Parce qu’il ne faut jamais lire ce qui est dérangeant et perturbant, sous peine d’être « sali » par sa lecture ?
Parce que cette personne est passée à côté du livre et n’a pas compris ses intentions ?

Ce commentaire m’a laissée perplexe, car son auteur a aussi indiqué avoir « bcp aimé les autres romans, surtout “La Faille” ».
Il devrait donc savoir que le duo M.I.A n’aime pas les ambiances narratives de type « tout est noir ou blanc », et savoir aussi que nous n’aimons pas les compromis faciles qui ne servent pas l’objectif du livre (nous tuons des enfants quant c’est nécessaire à l’intrigue et nous ne débordons pas d’optimisme au sujet du genre humain, c’est vrai…).

Alors, pourquoi cette réaction ? Un débat serait intéressant pour creuser ses causes profondes.

En tout cas, notre article « Max – Un livre qui ne plaira pas à tout le monde » était apparemment justifié… 🙂

Nous espérons que nos lecteurs auront envie d’en savoir plus et partiront à la découverte de ce nouvel opus, pour en tirer leurs propres conclusions.

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À bientôt pour d’autres coulisses !
Hélène

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Coulisses de Max – Une écriture différente

Coulisses de Max – Une écriture différente

Coulisses de Max – Une écriture différente

MaxMax est un livre particulier dans notre liste de publications, car son écriture est très différente de celle de nos ouvrages précédents.

Si vous connaissez un peu notre travail, vous savez que nous nous fixons pour chaque titre une série de « contraintes » narratives spécifiques (explications pour nos cinq premiers livres ICI) qui nous permettent de nous renouveler au fil du temps et de ne pas tomber dans la facilité d’une certaine routine.

Pour Max, voici un aperçu de ces particularités et contraintes :

  • 7 parties correspondant aux 7 jours de la semaine (6 parties contenant 6 chapitres et la dernière en contenant 4) ;
  • Une écriture entièrement au présent, avec une progression chronologique « en temps réel » ;
  • Une restriction volontaire quant au nombre de dialogues (700 pour 91 000 mots, quand un volume de La Faille en contenait 1 400 en moyenne pour 85 000 mots) ;
  • Un premier chapitre à la troisième personne dans chaque partie (sauf la septième) et tout le reste (soit 34 chapitres) à la première personne, sans indication de nom, l’écriture devant permettre de reconnaître immédiatement qui parle parmi les 8 voix qui s’expriment directement dans le livre ;
  • Conséquence du point précédent : une transmission d’informations au lecteur qui ne peut passer que par ce que la « voix » de chaque chapitre est en mesure de communiquer (ce qu’elle regarde, ce qu’elle entend, ce qu’elle sent ou sait, etc.), sauf dans les 6 chapitres en narration à la troisième personne ;
  • Enfin, lorsque la narration est justement extérieure, un refus quasi total du principe « narrateur omniscient » : on ne donne que les éléments visibles de chaque scène, comme si une caméra était posée et filmait les événements sans presque les interpréter.

D’une certaine façon, Max est (sur le plan de l’écriture et des contraintes choisies) la synthèse de La Trappe (pour la première personne, le présent et la sécheresse des dialogues) et de La Faille (pour le point de vue restreint à chaque personnage pilote d’un chapitre).

C’est aussi le premier livre de M.I.A dans lequel Sébastien écrit une partie du texte, puisqu’il y « dirige » l’une de ces 8 voix, au sein de 6 chapitres.
Cette nouveauté a nécessité une collaboration encore plus poussée que d’habitude, durant toute la phase d’écriture.

Max est un livre qui ne plaira pas forcément à tout le monde en raison de la violence contenue dans certaines de ses idées, mais c’est à notre avis notre livre le plus abouti sur la forme, ne serait-ce qu’en raison de ces 8 voix + narration extérieure qui ont nécessité un peaufinage d’écriture tout particulier.

Nous espérons que nos lecteurs auront envie d’en savoir plus et partiront à la découverte de ce nouvel opus. 🙂

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À bientôt pour d’autres coulisses !
Hélène

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Nos logiciels de travail pour écrire et préparer nos livres efficacement

Nos logiciels de travail pour écrire et préparer nos livres efficacement

Nos logiciels de travail pour écrire et préparer nos livres efficacement

MIAIl arrive régulièrement qu’on nous pose la question : « Avec quels outils vous travaillez, vous ? » (sous-entendu… pour écrire, bien sûr !)

Notre cas étant un peu plus compliqué que la moyenne (un duo d’auteurs séparés par 1 500 kilomètres), nous devons bien nous organiser pour que tout soit fluide.
Sans cela, ce serait vite impossible de travailler efficacement.

Nous avons déjà parlé un peu de planning et d’organisation dans cet article, mais voici cette fois un focus sur nos outils… une grande partie d’entre eux étant utilisés conjointement pour toute notre préparation des livres chez EHJ.


Pour communiquer entre nous

  • Skype pour les sessions de travail à l’oral (il nous arrive souvent de rester de longues heures d’affilée en ligne, voire de manger devant l’ordi pendant qu’on travaille, comme deux collègues dans une même pièce) ;
  • L’email pour toutes les idées rapides, les pense-bêtes, etc. (nous échangeons une bonne dizaine d’emails en moyenne chaque jour ; dans Outlook, pour ma part, puisque j’y gère 6 boîtes mails différentes) ;
  • Dropbox pour stocker les copies communes de tous nos documents et échanger rapidement nos fichiers (Dropbox étant l’outil de base de toute l’équipe EHJ, d’ailleurs).


Pour planifier nos étapes de travail

Sur ce point, le planning de M.I.A est incorporé dans celui d’EHJ, de façon plus large, et est donc intégré à notre outil de planification générale, partagé par toute l’équipe : LeanKit.

Dedans, nous prévoyons notamment, 6 mois à l’avance : la date de rendu du texte final, celle de la création de la couverture, la date du maquettage, celle de la pré-promotion, celle de la publication, etc. (LeanKit est un système de tableaux contenant des cartes de couleur qui permettent de suivre l’avancement des projets, de façon collaborative)


Pour écrire nos textes

  • Word pour l’écriture du manuscrit lui-même (nous avons une pré-maquette toute prête, qui est celle que nous utilisons chez EHJ également, nous facilitant par la suite le futur travail de maquettage numérique et papier) ;
  • Excel pour tout le découpage du livre, avec des tableaux similaires à chaque nouveau livre (un onglet pour la chronologie générale, un pour les éléments à incorporer, un pour les personnages, etc.) ;
  • Freemind pour le jet d’idées en amont, qui permet de faire des mind-maps parfaites et de débroussailler le terrain.


Pour les corriger

Nous avons l’avantage de pouvoir utiliser les outils professionnels des Éditions HJ, puisque nous nous en servons pour le travail de préparation éditoriale appliqué à chacun des textes que nous publions :

  • ProLexis
  • Antidote

Ces deux outils se complètent à merveille et sont des incontournables de notre boîte à outils.
Ils ne remplacent évidemment pas le cerveau humain et les nombreuses relectures indispensables pour obtenir un texte de qualité, mais ce sont des compagnons précieux pour traquer tout ce que l’œil finit justement par ne plus voir.


Pour convertir et contrôler nos fichiers

Pour transformer nos manuscrits en ebooks et futurs livres papier, nous nous servons de :

  • Atlantis pour une conversion de premier niveau en ePub ;
  • Sigil pour « nettoyer » le code et enrichir les métadonnées du fichier ;
  • Calibre pour la conversion en .mobi ;
  • Adobe Acrobat Pro pour la conversion en .pdf.
  • Adobe Digital Editions pour contrôler le rendu visuel des ePubs (après un passage dans ePubCheck)
  • Kindle Previewer pour contrôler le rendu des fichiers .mobi


Pour illustrer et coder

Une seule suite répond à tous nos besoins en matière d’images, d’animation, de montage, de codage pour le Web, etc. : la Master Collection d’Adobe.
Parmi les logiciels intégrés dedans, nous nous servons principalement de :

  • Photoshop
  • Acrobat Pro
  • InDesign
  • Dreamweaver
  • Premiere

En complément, deux autres outils sont utilisés très régulièrement :

  • Boxshot3D pour créer des visuels en 3D de nos couvertures ;
  • JPEGmini pour compresser toutes les images .jpeg sans aucune perte de qualité et obtenir des fichiers… minuscules (quand on l’a testé, impossible de s’en passer !)


Pour animer et promouvoir

  • WordPress (pour tous nos sites, incluant le blog sur lequel vous vous trouvez), assorti d’une foule de plug-ins et de modifications-maison (dont MailPoet pour notre système de newsletters) ;
  • Facebook (avec une page dédiée à l’identité M.I.A) ;
  • Twitter (même chose) ;
  • YouTube (nous hébergeons directement nos vidéos dans la chaîne d’EHJ) ;
  • Nous utilisons Google+ uniquement pour EHJ, afin de ne pas nous éparpiller ;
  • Snagit pour créer des captures images et vidéos (nous l’utilisons à ce jour essentiellement pour créer des tutoriels au sein d’EHJ, mais comptons nous en servir prochainement pour animer de façon plus intensive les communications de M.I.A également).

 

Voilà l’essentiel des outils nécessaires à notre activité, les autres étant uniquement dédiés à EHJ (comptabilité, suivi des ventes de notre catalogue, gestionnaire des royalties, etc.) et donc pas forcément pertinents ici.

Et vous, qu’utilisez-vous pour votre activité d’écriture ?

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À bientôt !
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