Les 10 commandements d’un duo d’auteurs qui dure

par | 1 11 14 | Actualité de M.I.A, Ecriture | 0 commentaires

MIAOn nous a déjà demandé à plusieurs reprises : « à propos de quoi vous vous disputez, quand vous travaillez ensemble ? »
Sous-entendu : « un duo d’auteurs passe forcément par des crises, quelles sont celles de M.I.A ? ».

Et chaque fois, nous décevons les attentes en répondant : « on ne se dispute jamais ».
Ce qui n’est pas un mensonge ou une édulcoration de la réalité, je le répète ici…

Nous en avons donc parlé il y a quelques jours, Sébastien et moi, surpris de nous rendre compte qu’effectivement, en y réfléchissant bien, nous n’avions pas le moindre commencement de petit bout de coup de gueule à nous mettre sous la dent.
Tant d’années et pas un seul coup de sang ? Diantre ! Cela méritait réflexion et nous avons donc essayé d’identifier pour quelles raisons M.I.A travaille dans une telle sérénité…

Finalement, nous sommes arrivés à la conclusion que, sans même l’avoir formellement établi, nous avions mis en pratique, au fil du temps, un tas de comportements qui s’apparentent furieusement à ceux que vous trouveriez dans la rubrique « psy de couple » de votre magazine féminin préféré.

Certes, notre association est plus ancienne que M.I.A et s’est construite via plusieurs activités en commun, mais le constat reste valable lorsqu’il s’agit de celle-ci en particulier.

Voici donc nos « 10 commandements du duo d’auteurs vivant en parfaite harmonie et qui dure », tels que nous les avons identifiés chez M.I.A.
Peut-être intéresseront-ils ceux qui sont sur le point de se lancer dans une aventure en duo, eux aussi…


De l’admiration et du respect réciproques

Chaque moitié du duo doit trouver une partie de sa motivation chez l’autre, en sachant que cela n’est pas possible sans admiration et respect. Sinon, on n’aurait pas besoin de fonctionner à deux et on se contenterait d’écrire seul, tout simplement…

Il est indispensable que chacun surprenne l’autre et l’enrichisse, pour trouver cette émulation indispensable à la création, tout en lui accordant l’espace nécessaire pour exister pleinement dans le duo.
Savoir et pouvoir dire à l’autre « ouah, tu m’as encore épaté sur ce coup-là ! » est essentiel.


Pas de tirage de couverture

Un duo est un duo. Pas de place pour la rivalité ou les mesquineries individuelles, cela va sans dire.
Chacun est une moitié essentielle du duo et la répartition précise des missions est du domaine privé. C’est de la « cuisine interne », comme on dit.
Donc, pas de message public du type « c’est moi qui ai fait ça, hein, pas lui ! », bien évidemment.

Comme dans un couple, le duo d’auteurs répond à l’équation 1+1 = 3.
C’est ce 3 qui importe, lorsque vient le moment de défendre le travail commun… à deux ou individuellement lorsque l’autre est absent.


Des conjoints informés et impliqués

Pour éviter toute incompréhension (voire même gros malentendu !), il est indispensable que chacune des moitiés du duo ait un conjoint conscient des enjeux, du travail accompli, des objectifs visés et de l’énergie qui est dépensée dans cette association d’idées et de plumes.
Rien de plus agaçant pour un conjoint que d’avoir l’impression d’être « sur la touche » et moins important que le binôme.

D’où l’importance de partager l’avancement du travail, de faire preuve de transparence et de conserver un équilibre suffisant quant à la place occupée par chacun dans tout ça.
Ceci est bien sûr encore plus vrai dans le cas d’un duo comme le nôtre (homme-femme), où l’ambiguïté pourrait facilement s’installer dans la perception que les gens ont de nous… 🙂


Une confiance absolue

Chaque moitié du duo doit être intimement persuadée que l’autre a uniquement les intérêts communs à l’esprit, et pas une volonté de tirer profit individuellement du travail accompli à deux.

Ça semble évident, mais combien de duos d’auteurs sont traversés par des phases de doute, pendant lesquelles l’un ou l’autre s’interroge sur les véritables motivations de son binôme ? Sur son honnêteté (financière ou intellectuelle) ? Sur ses intentions ?
Si le moindre soupçon est présent, il est à évacuer au plus vite sous peine de crash à l’arrivée !

De même, cette confiance doit se retrouver au niveau des compétences et actions effectuées.
Si l’on tremble à chaque initiative prise par l’autre, c’est qu’il y a un souci quelque part…


Un ego 0 et une grande transparence

Dans le même ordre d’idée, chacun doit « mettre ses tripes » sur la table et être parfaitement honnête quant à ses idées, ses propositions, ses réserves et ses attentes.
Le dialogue permanent est indispensable et doit permettre d’éviter toute éventuelle frustration ultérieure, du type « on ne choisit jamais mes idées » ou « je n’ai pas la possibilité de m’exprimer ».

Au sein du duo, l’ego se doit d’être inexistant. Pas de caprice de diva, pas de bouderie enfantine. Chacun sert en priorité les intérêts des livres et projets communs, pas ses désirs personnels.
Si cela se fait uniquement dans la douleur ou la frustration, peut-être que le duo n’est pas fait pour fonctionner.


Des personnalités qui « collent »

Tout le monde n’est d’ailleurs pas fait pour travailler en duo, ou en tout cas pas avec n’importe qui, c’est sans doute une réalité.
Car toutes les personnalités ne sont pas compatibles, ou le deviennent seulement en partie et au prix de terribles efforts.

Même si les débuts peuvent être plus ou moins faciles, une certaine aisance de travail doit émerger rapidement de la collaboration.
Après quelques semaines en commun, si la tension est présente et que la communication n’est pas fluide, c’est peut-être qu’une forme d’incompatibilité (d’humeur, de valeurs, de philosophie vis-à-vis de l’écriture, d’attentes, de caractère, etc.) règne sur le duo. Et là, il faut savoir s’en rendre compte, voire renoncer.


Une complémentarité des compétences

Quel serait l’intérêt de travailler avec son propre clone ? Aucun.
Chaque moitié du duo doit (aussi bien dans le domaine des savoirs que des savoir-faire ou des savoir-être) compléter l’autre et rendre l’ensemble plus compétent, plus efficace, plus innovant.

Un bon binôme est aussi celui qui sait dire à l’autre « je ne m’y prendrais pas comme ça, moi, mais ça m’intéresse de savoir où tu veux nous embarquer ».
Rien de plus passionnant que de pouvoir rebondir sur les idées de l’autre, au point de ne plus savoir à l’arrivée qui est finalement à l’origine de quoi.


Une bonne répartition des rôles publics

L’avantage d’être deux, c’est aussi qu’on peut faire deux fois plus de choses et couvrir un plus grand champ de compétences. Pourquoi ne pas en profiter ?
Il n’est pas utile que chacun se mêle de tout et n’importe quoi, au risque au contraire d’avancer moins vite que si l’on était tout seul !

Écriture, marketing, relecture, communication, technique… Il est judicieux de tout répartir en fonction des qualités, défauts et disponibilité de chacun, ainsi que des besoins et défis rencontrés. D’où l’importance de la complémentarité des compétences, dans ce domaine aussi.
D’une certaine façon, c’est le duo qui délègue à l’une ou l’autre de ses moitiés les missions à accomplir. Et tout le monde est gagnant à l’arrivée.


Du débat et dialogue permanent

La discussion et le débat sont un élément essentiel du couple qui va loin. C’est aussi le cas pour un duo d’auteurs qui veut durer.

Parler, parler, parler… et, bien sûr… écouter, écouter, écouter. Même s’il s’agit d’écrire des livres à l’arrivée, tout commence par la parole, par des « j’ai une idée de dingue, tu vas voir ! » et des « attends, il faut absolument que je te parle d’un truc ! » ou encore des « tu ferais quoi, toi, pour régler ce problème ? »

Ce dialogue au sien du duo est LA base de tout le reste.


Un soutien mutuel dans les difficultés et une vraie amitié

Certains estiment peut-être qu’on peut être un duo d’auteurs efficace sans être amis et proches. Nous ne le pensons pas.
Car comment rester productif si l’on ne s’intéresse pas aux moments de galère de l’autre (que les causes soient financières, familiales, sentimentales, etc.) et qu’on se contente de rester focalisé sur les résultats du duo ? Comment avancer si l’un des deux est à la traîne ou accomplit une traversée du désert en silence ?

Fonctionner à deux sur le long terme implique aussi de savoir dire « on fait une pause, tu en as besoin » ou « laisse tomber le plan, aujourd’hui, raconte-moi plutôt comment tu vas ».

Il est peut-être possible de se passer de cette composante si l’on écrit un unique ouvrage technique (dénué de fiction et donc d’émotions) à deux, mais est-ce envisageable dans le cas d’une longue collaboration qui se veut fructueuse et épanouissante, et dans laquelle il va falloir déverser ses propres sentiments pour créer ? J’ai de gros doutes…


Bref, vous l’aurez compris, nous sommes très chanceux d’avoir tout ça au sein de M.I.A.

J’ai la possibilité de dire publiquement que mon co-auteur Sébastien est aussi mon pote de rigolade, mon ami des moments de doute, mon booster dans les instants de fatigue, mon challenger, mon associé, mon partenaire, mon complice, mon révélateur d’idées… et ça, c’est vraiment un privilège assez rare dans un duo artistique, à bien y réfléchir !

Peut-être que nous sommes finalement un duo de type OVNI et qu’il est le produit du plus gros coup de bol qu’on puisse avoir.
Si c’est le cas, je ne peux demander qu’une chose de plus… que ça continue pour Seb et moi !

Et vous savez le plus drôle, dans tout ça ? C’est que, pour couronner le tout, mon mari l’adore ! Et que c’est réciproque.

Un sacré bol, je vous dis… 🙂

À bientôt !
Hélène

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