Nos choix de narration et d’écriture

Nos choix de narration et d’écriture

Nos choix de narration et d’écriture

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Sébastien et moi-même sommes friands de livres, mais aussi de films et de séries TV, et travaillons parallèlement dans le copywriting depuis des années… ce qui se retrouve dans nos choix de narration et d’écriture.

Pourquoi ?

Parce que ce sont des sources continuelles d’inspiration et de façon de découper, organiser et rédiger nos textes :

  • Livres, films et séries nous ont donné des codes et des repères quant à ce qui fonctionne pour structurer nos récits : rythme, ruptures, relances, etc.
  • Le copywriting nous a habitués à écrire dans n’importe quel registre, à la commande : par exemple, j’ai pris l’habitude d’écrire en me faisant passer pour un homme (on ne rigole pas !), j’ai rédigé aussi bien des horoscopes que des guides de développement personnel, j’ai eu des commandes avec des consignes du type « le texte doit être neutre du point de vue du lecteur quand vous vous adressez à lui, sans aucun nom ou adjectif dont les masculin et féminin sont différents  » ou « chaque phrase doit commencer par un verbe à l’impératif », etc.

Afin de tester nos capacités et de nous fixer un challenge nouveau à chaque fois, nous avons donc adopté des modes de narration précis pour chacun des titres du Cycle des temps, avec des contraintes volontaires :

  • Dans Rémoras, qui fait plus de 500 pages, nous avons opté pour un découpage parallèle et une chronologie éclatée, notamment avec les 3 parties centrales qui se déroulent simultanément et se recoupent les unes les autres, et une plume presque « documentaire », volontairement peu lyrique, qui est là pour soutenir une histoire où fiction et réalité sont étroitement liées.
  • Dans La Trappe, nous nous sommes interdit tout dialogue avant la dernière des 5 parties, et avons choisi une narration exclusivement à la première personne et au passé composé, vécue d’un point de vue unique, celui du personnage central, car il subit tous les événements décrits et les revit mentalement.
  • Pour la trilogie La Faille, la contrainte a été encore plus lourde : le contenu de chaque chapitre, malgré une narration à la troisième personne, est rattaché exclusivement à un personnage. Rien de ce qui est dit, vu, entendu ou ressenti ne peut venir d’une autre personne que celle qui « pilote » le chapitre concerné.
    Cette trilogie se déroule de plus à 4 époques différentes et parallèles, avec des dizaines de détails qui s’entrecroisent et s’influencent mutuellement, sans parler des éléments rattachés à Rémoras et La Trappe.
    Il s’agit à ce jour de notre travail le plus complexe, afin que le récit soit à la fois fluide et digeste pour les lecteurs, et rigoureux par rapport à ces contraintes choisies.

On pourrait penser que cela revient à se compliquer bien inutilement la vie… et c’est peut-être le cas !

Mais nous sommes ravis d’avoir choisi cette méthodologie, car elle nous a permis de donner à nos 5 livres une couleur et une ambiance bien différentes, tout en restant dans un univers cohérent que nos lecteurs disent identifier et reconnaître à chaque fois comme étant « la patte M.I.A ».

De plus, nous fixer de telles contraintes nous oblige à être intransigeants quant à la rigueur et l’inventivité de notre écriture : si la règle impose la narration à la première personne, par exemple, il va falloir trouver un moyen original d’évoquer quelque chose que le narrateur ne peut physiquement pas voir, mais que le lecteur doit impérativement découvrir.
En tant qu’auteurs, nous trouvons intéressants de relever ces challenges, qui sont des sources de renouvellement et évitent de tomber dans la facilité.

Pour notre prochain livre, nous envisageons une écriture plus trouble, plus hachée, adaptée au thème de cette future histoire… mais nous y reviendrons. 🙂

En espérant que ce petit éclairage vous donnera envie de découvrir nos livres, si vous ne les connaissez pas encore, et donnera encore plus envie à nos lecteurs déjà fidèles de se plonger dans notre dernier titre à venir : La Faille 3 – L’espoir de Victor, qui sortira le 15/12.

Merci à vous et à bientôt !

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L’auto-publication : partie 1 (les phases d’écriture / relecture / correction)

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auto-publication2MAJ janvier 2017 : retrouvez notre série de tutoriels dédiés aux auteurs indépendants en vidéo sur notre chaîne YouTube.


(Partie 1 du dossier consacré à l’auto-publication, faisant suite à « l’auto-publication : principes généraux et particularités »).

Vous tenez l’idée de votre roman, vous avez déjà écrit 200 pages, vous l’avez terminé… où que vous en soyez dans la phase d’écriture, considérez que vous n’êtes de toute façon qu’au début de votre travail ! 🙂

On peut souvent avoir l’impression que le premier jet d’un écrit est génial, formidable, parfait, etc. … mais c’est rarement le cas, il faut en être conscient.
Là où un éditeur traditionnel jouerait à vos côtés le rôle de « relecteur / nettoyeur / correcteur / conseiller »… vous n’avez personne d’autre que vous-même pour mettre tout le processus sur pied. Et cette phase est bien évidemment cruciale…

Avant même de mettre votre roman sous les yeux de personnes extérieures, commencez donc par une première étape « d’auto-nettoyage » et ayez un seul mot d’ordre en tête : « pas de pitié ! ».
Il peut être très compliqué de se séparer de parties ou de formulations que l’on a parfois mis des semaines à trouver et rédiger, mais il est pourtant indispensable de mettre ses sentiments et son ego de côté pour se poser quelques questions essentielles :

  • Est-ce que cette partie est vraiment utile à mon récit ?
  • Est-ce que je l’ai écrite simplement pour me faire plaisir ?
  • Est-ce que je l’ai juste écrite parce qu’elle « fait joli » ?
  • Etc.

Soyez conscient que votre lecteur n’aura que faire de vos « private jokes », de vos formules alambiquées ou de vos règlements de compte personnels avec la vie, si tout ça n’a aucun rapport direct avec l’histoire et qu’il n’est pas en mesure de se les approprier ou d’y trouver un quelconque intérêt.

Pour mieux illustrer cette idée, je vous invite à lire cet article, qui reprend bon nombre d’erreurs à éviter, ainsi que celui-là, qui parle de la « quête du style ». (De façon générale, ce site comporte d’excellents articles relatifs au processus d’écriture).

Une méthode très efficace est de laisser dormir votre texte quelques semaines, de le ressortir et de le lire à voix haute : l’exercice est généralement impitoyable et vous permettra de dire « quoi ! c’est moi qui ai écrit cette partie ridicule que je pensais géniale ? ».

Bref ! Relisez-vous plusieurs fois sans aucune complaisance et nettoyez, épurez, tronçonnez tout ce qui n’est objectivement pas utile à votre histoire et qui finira donc par vous nuire lorsque des yeux extérieurs viendront s’en mêler….

Car une fois que vous avez accompli cette première étape de nettoyage, une fois que vous aurez également corrigé tout ce que vous aurez pu repérer comme « coquilles », fautes d’orthographes, formulations hasardeuses, etc. … il sera temps de soumettre votre texte à des relecteurs.

Je vous conseille fortement de ne JAMAIS sauter l’étape de la critique externe : seuls des yeux extérieurs, frais et « naïfs », peuvent détecter certains problèmes que vous n’êtes plus capable de voir, puisque vous connaissez votre histoire et votre façon d’écrire par cœur (incohérences narratives, faiblesses du texte, répétitions, style pompeux, fautes encore présentes, etc.).

Voici mes conseils pour choisir de façon « utile » les bons relecteurs :

  • Un bon relecteur n’a pas peur de vous dire la vérité : s’il s’agit d’un proche qui a peur de vous blesser, il vous dira juste « c’est formidable ! » et ne vous servira à rien (à part vous rassurer temporairement et flatter votre ego !).
    Sélectionnez des personnes qui sont capables de vous dire « ta fin n’a pas de sens » ou « ton style est trop maniéré pour ce genre d’histoire »… et soyez capable d’encaisser ses remarques sans l’agresser en retour !
  • Idéalement, il vous faut plusieurs relecteurs, capables d’être représentatifs des gens qui achèteront un jour votre livre : un « gros » lecteur, un « petit » lecteur, un lecteur très difficile, un qui est très peu exigeant, un spécialiste du sujet que vous abordez, quelqu’un qui vous connait très bien, un autre qui vous connait à peine, etc.
    Plus votre panel sera varié et plus vous saurez comment votre livre pourra être reçu, en moyenne. Ceci peut vous permettre d’ajuster votre propos et votre écriture.
  • N’hésitez pas à procéder à plusieurs sessions « d’allers-retours », en alternant réécriture du texte et renvoi aux personnes : ne vous contentez pas de corriger trois coquilles et tenez réellement compte de tout ce qui vous est dit, en relisant les passages incriminés et en choisissant (ou pas !) de suivre les conseils donnés.

De façon générale, toute la phase de relecture du livre par des tiers est un exercice indispensable, si l’on prétend le vendre ensuite sur la place publique.
A défaut, votre texte ne sera pas suffisamment « mûr » et vous n’aurez pas les épaules pour encaisser les premiers commentaires négatifs qui vous tomberont dessus… car il y en aura forcément. 🙂

L’impatience vous poussera à vouloir faire l’impasse sur cette étape, qui peut parfois prendre plusieurs mois, mais ne vous laissez pas piéger : si vous avez déjà passé un an à rédiger le premier jet de votre roman, pourquoi prendre le risque de tout gâcher ?

Parce qu’il y a des centaines de choses à dire à propos du processus d’écriture et que cet article ne peut évidemment tout couvrir, je vous invite à lire cet excellent résumé proposé par Bernard Werber.
Vous y trouverez une foule de conseils utiles relatifs à l’écriture.


Dans le prochain article de ce dossier, la partie 2, nous parlerons de la protection de votre œuvre et de la demande d’ISBN.

À très bientôt ! 🙂

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À bientôt !
Hélène

 

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