Problèmes d’auteur

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Un petit album que l’on vous invite à découvrir sur notre page Facebook et qui sera complété très régulièrement…


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Fictions de l’imaginaire et réalisme

Fictions de l’imaginaire et réalisme

Fictions de l’imaginaire et réalisme

imaginaireCela fait un petit moment que je n’ai pas eu l’occasion d’écrire un article relatif à l’écriture pure, et le début de la phase de rédaction pour notre nouveau projet (une trilogie de Fantasy) m’a donné envie d’aller creuser un sujet qui me tient à cœur : celui du réalisme dans les livres de fiction qui appartiennent au genre de l’imaginaire.

Pour faire court : Fantasy, Fantastique et Science-fiction, que je regroupe ici sous le libellé LI (littérature de l’imaginaire) pour les besoins de cet article.

En effet, dans les histoires qui s’appuient sur des éléments/personnages/mondes/etc. qui ne sont pas réels, le réalisme est d’autant plus important que le lecteur doit faire un effort supplémentaire pour entrer dans le récit et y trouver une forme de crédibilité qui va conditionner son intérêt pour l’histoire.

Contrairement à ce qu’on pourrait naturellement penser, le réalisme est plus important encore dans ce type de fiction qu’il ne l’est en littérature « générale », car l’erreur serait de croire qu’on peut tout se permettre avec ce genre de livres, dans la mesure où justement le monde dépeint n’appartient pas au domaine du réel.

En fait, le réalisme est la caractéristique la plus importante qu’un auteur de LI doit parvenir à mettre en place dans son récit.
Car c’est sur ce réalisme que toute l’expérience de lecture va s’appuyer.
Et ce n’est pas facile, car le réalisme est un paramètre souvent délicat à manipuler.

C’est pourtant sa présence qui va permettre à un lecteur d’accepter sans broncher que des animaux puissent discuter, qu’un combat spatial se tienne dans une autre galaxie ou que la voisine du héros soit une sorcière tout droit téléportée du Moyen Âge.
Et c’est son absence qui va faire qu’une scène a priori plus banale dans le livre, bien que « réelle », ne semble pas du tout « réaliste ».

Parfois, un vol de dragons paraît bien plus crédible qu’une discussion entre deux vendeurs de supermarché.
Pourquoi ? Parce que l’auteur manie parfaitement les codes du réalisme.

Ce réalisme de fiction comporte en fait deux facettes principales, toutes deux indispensables pour que votre livre soit lu avec intérêt, facettes que l’on peut présenter ainsi…


Le réalisme interne

Il s’agit de la cohérence, de la logique (même tordue !) qui règne dans le monde dépeint.

Si vous écrivez une histoire où les chiens parlent, cela ne posera pas de problème au lecteur, à partir du moment où il peut comprendre pourquoi et comment les chiens en question sont capables de parler, et où ces chiens suivent une logique générale qu’il est possible de rendre rationnelle, si le lecteur doit l’analyser et la résumer.

En ayant les clefs nécessaires pour trouver une cohérence au monde que vous lui proposez, il adhérera sans problème aux hypothèses les plus extravagantes.


Le réalisme externe

Il s’agit des éléments plus émotionnels qui permettent au lecteur de s’identifier au monde et à ses personnages, en leur trouvant des points d’accroche qui rendent le reste facile à admettre, tant dans les descriptions que les sentiments.

Des personnages venus d’un autre monde peuvent sembler parfaitement réels aux yeux du lecteur s’il trouve en eux des émotions et comportements qui font écho à sa propre expérience humaine.
Par exemple, un chevalier peut tout à fait combattre un dragon, si en parallèle il a des problèmes de dettes. C’est le second point qui permet de faire accepter le premier.

Cette connexion est nécessaire et essentielle pour que le lecteur se sente concerné par le monde que vous lui proposez.


Les conséquences du manque de réalisme

Les deux facettes évoquées sont complémentaires et toutes deux nécessaires en LI.

  • Sans réalisme interne, votre monde n’a pas de codes, est incompréhensible et illogique : votre lecteur ne peut pas y adhérer.
  • Sans réalisme externe, votre monde paraît artificiel, ne provoque pas d’émotions personnelles : votre lecteur ne se sent pas concerné.

En résumé, il est donc indispensable de travailler conjointement ces deux aspects du réalisme, afin de proposer au lecteur un univers qui satisfera à la fois son cerveau et son cœur.


Quelques « outils » pour établir le réalisme dans un ouvrage de LI

Ces exemples sont tout sauf exhaustifs, mais sont à mon avis une base solide pour qu’un récit de LI tienne la route.

  • Préparez soigneusement un monde détaillé
    Ne vous lancez jamais dans un récit de LI sans avoir prévu en amont le moindre détail. Plus vous êtes loin dans l’imaginaire, plus vous devez soigner cette préparation.
    Politique, économie, vie quotidienne, habillement, règles sociales, décor, technologie, arts, pratiques religieuses, végétation, bestiaire, etc. : vous devez connaître en amont le moindre détail de ce monde à faire vivre, sous peine de ne proposer aucun réalisme interne.
  • Testez la cohérence de votre monde
    Indépendamment de votre histoire, amusez-vous à placer mentalement l’un de vos personnages dans une situation que vous n’avez justement pas prévue pour l’utiliser dans le récit (un procès, un accident, un voyage, etc.).
    Êtes-vous capable de résumer en quelques secondes ce qui lui arriverait dans telle ou telle situation, d’après les règles que vous avez mises en place pour ce monde ?
    Si ce n’est pas le cas, vous n’avez pas assez travaillé les codes de votre univers et vous ne le maîtrisez pas suffisamment. Retour au point précédent.
  • Travaillez les aspects émotionnels de chaque personnage
    Ne vous lancez pas non plus dans un récit de LI si vous n’avez pas soigneusement préparé vos personnages pour tout ce qui touche au domaine émotionnel.
    Cet aspect est bien plus important que la couleur de leurs cheveux : qui sont-ils à l’intérieur ?
    Quelques questions auxquelles vous devez avoir toutes les réponses : d’où viennent-ils, qu’aiment-ils, que détestent-ils, de quoi ont-ils peur, quel est leur principal défaut, quelle est leur qualité majeure, qu’est-ce qu’ils recherchent, qu’est-ce qui les motive, etc. ?
    Encore une fois, amusez-vous à vous poser des questions hors récit pour chacun d’eux, afin de tester votre degré de connaissance à leur sujet.
    Par exemple, demandez-vous : s’il arrivait à mon personnage X de perdre subitement ses parents, quelle serait sa réaction ? Tristesse, colère, effondrement, mutisme, folie… ?
    Vous n’en savez rien ? Votre personnage est encore trop brouillon et manque de réalisme externe. Il vous faut étoffer sa fiche.
  • Soignez vos descriptions
    Cet aspect touche à la fois au réalisme interne et externe.
    En donnant suffisamment de matière « visuelle » au lecteur, vous lui permettrez de comprendre votre monde tout en s’y connectant émotionnellement.
    Soyez empathique par anticipation et mettez-vous à sa place : de quels éléments a-t-il besoin pour se constituer peu à peu une carte mentale des paysages, des couleurs, des sons, des odeurs, des personnages etc. de ce monde que vous lui proposez ?
    Même si vous lui apportez ces informations au fil de l’eau, vous devez en permanence vous rappeler qu’il part de zéro, alors que vous savez (a priori) déjà tout du monde en question. Cet accompagnement est nécessaire et repose sur une multitude de détails indispensables qui ne doivent surtout pas être négligés.

Bien sûr, ces quelques points peuvent également être utiles en fiction « générale ».
Mais ils deviennent critiques pour la LI, car vous pouvez à tout moment tomber dans le piège de la facilité, en fuyant sans trop de complexes les explications dont votre lecteur a besoin, sous prétexte que l’histoire se déroule dans un monde qui n’existe pas et qu’on peut tout expliquer à l’aide de pirouettes bien pratiques.

Faire cela, c’est tuer à coup sûr tout réalisme dans votre récit et vous détourner du lecteur.

Pour vous donner un ordre d’idée, notre nouvelle trilogie représentera à terme presque plus de temps de préparation que d’écriture : nous avons bâti un monde de A à Z (même s’il est proche de notre monde réel), en y établissant tout ce qui le fait tourner, et cela représente des dizaines d’heures de construction, avant d’avoir écrit la moindre ligne, avant même d’avoir préparé le découpage de l’ensemble et du premier volume en particulier.
Nous avons commencé cette préparation en février et l’écriture a commencé seulement cette semaine.

Ce travail de fourmi en amont est d’ailleurs libérateur pour l’auteur de LI : l’écriture elle-même est plus rapide, plus évidente, car le monde que vous avez en tête est complet et vivant, rendant chaque scène facile à peindre dans ses moindres détails sans devoir vous arrêter toutes les deux minutes pour vous poser des questions sur tel ou tel point.

Bien sûr, la phase d’écriture sera d’autant plus facilitée que vous aurez en parallèle structuré en amont tout le plan de votre récit… mais cela est le sujet d’un autre article à venir. 🙂

En espérant que celui-ci vous aura intéressé, merci à tous pour vos partages et à bientôt !

Hélène

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Coulisses de Max – Auteur et narrateur ne sont pas la même chose

Coulisses de Max – Auteur et narrateur ne sont pas la même chose

Coulisses de Max – Auteur et narrateur ne sont pas la même chose

MaxLe dernier avis laissé à propos de Max sur Amazon est intéressant, car il souligne de quelle façon il est facile pour un lecteur de confondre narrateur et auteur d’un livre.

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Ce commentaire (que vous pouvez agrandir en cliquant sur l’image) contient notamment les phrases suivantes :

– « L’aspect nauséabond provient des commentaires réalisés par un protagoniste qui souvent reste inconnu pour le lecteur. C’est une voix qui par conséquent semble être la voix des auteurs (MIA) et c’est ce qui gêne le plus dans les propos tenus ».

– « Les auteurs dérapent totalement et bien qu’ils placent ces propos dans la bouche d’un “être” fictif (et quel être fictif !), ce sont leurs mots et leurs idées. Et ils font froid dans le dos. »

Alors je voudrais commencer par rappeler une évidence que nous avons eu l’occasion d’expliquer (entre autres points discutés) dans la longue interview que nous avons donnée à Kathy Dorl et que nous avons publiée sur ce blog il y a quelques jours : non, les auteurs de M.I.A ne sont pas le « méchant » narrateur du livre et ses idées ne sont les nôtres. 🙂
Tous ceux qui nous connaissent personnellement trouveraient d’ailleurs un tel amalgame très rigolo…

Un auteur (sauf cas particulier des mémoires, journaux intimes et autobiographies) n’est si son narrateur ni ses personnages. Et heureusement !

Car cela voudrait dire, s’il est une personne de bonne mentalité, qu’il n’aurait alors le droit de faire parler ni des psychopathes, ni des extrémistes, ni des misanthropes, ni des fous, ni des tueurs d’enfants, ni des dictateurs et j’en passe.

Cela voudrait aussi dire qu’il est condamné à écrire sans relâche le même livre rempli de bonnes intentions, où tout le monde s’aime et est heureux dans le meilleur des mondes, sans se renouveler ni prendre de risques à chaque nouveau roman.
Et alors, dans un genre comme celui du thriller (et pas seulement), à quoi servirait-il, s’il n’est là que pour brosser tout le monde dans le sens du poil sans jamais s’emparer de la réalité ?

La fiction est un genre dans lequel l’auteur va pouvoir au contraire, via la narration, faire parler ce qui le choque ou l’intrigue lui-même dans le monde au sein duquel il vit.
Ce dont il est témoin, ce qu’il voit, ce qu’il entend vont lui donner une matière première qu’il va exploiter.
Il place des mots et des idées dans la bouche et les pensées de personnages qui sont indépendants de lui et peuvent parfois le révolter lui-même.

Et dans Max, nous avons choisi de mettre le doigt là où le monde va mal, dans ce qu’il a de plus sombre et de plus effrayant, via une « voix » qui n’est qu’un être fictif (comme l’a d’ailleurs relevé l’auteur du commentaire) et représente un peu la mauvaise conscience du monde, complexe, trouble et parfois même illogique.
Nous l’avons fait en voulant secouer le lecteur, en l’obligeant à réfléchir à ses propres convictions et pensées (et que celui qui n’a jamais eu une pensée malsaine de sa vie se fasse connaître, car une telle personne n’existe pas dans le genre humain).

Là où les médias traditionnels évoquent les horreurs du quotidien de façon si formatée qu’on arrive à les maintenir mentalement à distance, nous avons voulu mettre les pieds dans le plat et susciter une forme d’indignation.
Et il semblerait que ça fonctionne… 🙂

Je pose donc la question, en réponse au titre de ce commentaire : finalement, pourquoi recommander à d’autres lecteurs de « fuir » ce livre ?
Pour leur épargner, par grandeur d’âme, de devoir se poser certaines questions à leur tour ?
Parce qu’un livre doit nécessairement se contenter d’être un bon moment passé, où les gentils gagnent à la fin et où le monde est parfait ?
Parce qu’il ne faut jamais lire ce qui est dérangeant et perturbant, sous peine d’être « sali » par sa lecture ?
Parce que cette personne est passée à côté du livre et n’a pas compris ses intentions ?

Ce commentaire m’a laissée perplexe, car son auteur a aussi indiqué avoir « bcp aimé les autres romans, surtout “La Faille” ».
Il devrait donc savoir que le duo M.I.A n’aime pas les ambiances narratives de type « tout est noir ou blanc », et savoir aussi que nous n’aimons pas les compromis faciles qui ne servent pas l’objectif du livre (nous tuons des enfants quant c’est nécessaire à l’intrigue et nous ne débordons pas d’optimisme au sujet du genre humain, c’est vrai…).

Alors, pourquoi cette réaction ? Un débat serait intéressant pour creuser ses causes profondes.

En tout cas, notre article « Max – Un livre qui ne plaira pas à tout le monde » était apparemment justifié… 🙂

Nous espérons que nos lecteurs auront envie d’en savoir plus et partiront à la découverte de ce nouvel opus, pour en tirer leurs propres conclusions.

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À bientôt pour d’autres coulisses !
Hélène

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Les 10 commandements d’un duo d’auteurs qui dure

Les 10 commandements d’un duo d’auteurs qui dure

Les 10 commandements d’un duo d’auteurs qui dure

MIAOn nous a déjà demandé à plusieurs reprises : « à propos de quoi vous vous disputez, quand vous travaillez ensemble ? »
Sous-entendu : « un duo d’auteurs passe forcément par des crises, quelles sont celles de M.I.A ? ».

Et chaque fois, nous décevons les attentes en répondant : « on ne se dispute jamais ».
Ce qui n’est pas un mensonge ou une édulcoration de la réalité, je le répète ici…

Nous en avons donc parlé il y a quelques jours, Sébastien et moi, surpris de nous rendre compte qu’effectivement, en y réfléchissant bien, nous n’avions pas le moindre commencement de petit bout de coup de gueule à nous mettre sous la dent.
Tant d’années et pas un seul coup de sang ? Diantre ! Cela méritait réflexion et nous avons donc essayé d’identifier pour quelles raisons M.I.A travaille dans une telle sérénité…

Finalement, nous sommes arrivés à la conclusion que, sans même l’avoir formellement établi, nous avions mis en pratique, au fil du temps, un tas de comportements qui s’apparentent furieusement à ceux que vous trouveriez dans la rubrique « psy de couple » de votre magazine féminin préféré.

Certes, notre association est plus ancienne que M.I.A et s’est construite via plusieurs activités en commun, mais le constat reste valable lorsqu’il s’agit de celle-ci en particulier.

Voici donc nos « 10 commandements du duo d’auteurs vivant en parfaite harmonie et qui dure », tels que nous les avons identifiés chez M.I.A.
Peut-être intéresseront-ils ceux qui sont sur le point de se lancer dans une aventure en duo, eux aussi…


De l’admiration et du respect réciproques

Chaque moitié du duo doit trouver une partie de sa motivation chez l’autre, en sachant que cela n’est pas possible sans admiration et respect. Sinon, on n’aurait pas besoin de fonctionner à deux et on se contenterait d’écrire seul, tout simplement…

Il est indispensable que chacun surprenne l’autre et l’enrichisse, pour trouver cette émulation indispensable à la création, tout en lui accordant l’espace nécessaire pour exister pleinement dans le duo.
Savoir et pouvoir dire à l’autre « ouah, tu m’as encore épaté sur ce coup-là ! » est essentiel.


Pas de tirage de couverture

Un duo est un duo. Pas de place pour la rivalité ou les mesquineries individuelles, cela va sans dire.
Chacun est une moitié essentielle du duo et la répartition précise des missions est du domaine privé. C’est de la « cuisine interne », comme on dit.
Donc, pas de message public du type « c’est moi qui ai fait ça, hein, pas lui ! », bien évidemment.

Comme dans un couple, le duo d’auteurs répond à l’équation 1+1 = 3.
C’est ce 3 qui importe, lorsque vient le moment de défendre le travail commun… à deux ou individuellement lorsque l’autre est absent.


Des conjoints informés et impliqués

Pour éviter toute incompréhension (voire même gros malentendu !), il est indispensable que chacune des moitiés du duo ait un conjoint conscient des enjeux, du travail accompli, des objectifs visés et de l’énergie qui est dépensée dans cette association d’idées et de plumes.
Rien de plus agaçant pour un conjoint que d’avoir l’impression d’être « sur la touche » et moins important que le binôme.

D’où l’importance de partager l’avancement du travail, de faire preuve de transparence et de conserver un équilibre suffisant quant à la place occupée par chacun dans tout ça.
Ceci est bien sûr encore plus vrai dans le cas d’un duo comme le nôtre (homme-femme), où l’ambiguïté pourrait facilement s’installer dans la perception que les gens ont de nous… 🙂


Une confiance absolue

Chaque moitié du duo doit être intimement persuadée que l’autre a uniquement les intérêts communs à l’esprit, et pas une volonté de tirer profit individuellement du travail accompli à deux.

Ça semble évident, mais combien de duos d’auteurs sont traversés par des phases de doute, pendant lesquelles l’un ou l’autre s’interroge sur les véritables motivations de son binôme ? Sur son honnêteté (financière ou intellectuelle) ? Sur ses intentions ?
Si le moindre soupçon est présent, il est à évacuer au plus vite sous peine de crash à l’arrivée !

De même, cette confiance doit se retrouver au niveau des compétences et actions effectuées.
Si l’on tremble à chaque initiative prise par l’autre, c’est qu’il y a un souci quelque part…


Un ego 0 et une grande transparence

Dans le même ordre d’idée, chacun doit « mettre ses tripes » sur la table et être parfaitement honnête quant à ses idées, ses propositions, ses réserves et ses attentes.
Le dialogue permanent est indispensable et doit permettre d’éviter toute éventuelle frustration ultérieure, du type « on ne choisit jamais mes idées » ou « je n’ai pas la possibilité de m’exprimer ».

Au sein du duo, l’ego se doit d’être inexistant. Pas de caprice de diva, pas de bouderie enfantine. Chacun sert en priorité les intérêts des livres et projets communs, pas ses désirs personnels.
Si cela se fait uniquement dans la douleur ou la frustration, peut-être que le duo n’est pas fait pour fonctionner.


Des personnalités qui « collent »

Tout le monde n’est d’ailleurs pas fait pour travailler en duo, ou en tout cas pas avec n’importe qui, c’est sans doute une réalité.
Car toutes les personnalités ne sont pas compatibles, ou le deviennent seulement en partie et au prix de terribles efforts.

Même si les débuts peuvent être plus ou moins faciles, une certaine aisance de travail doit émerger rapidement de la collaboration.
Après quelques semaines en commun, si la tension est présente et que la communication n’est pas fluide, c’est peut-être qu’une forme d’incompatibilité (d’humeur, de valeurs, de philosophie vis-à-vis de l’écriture, d’attentes, de caractère, etc.) règne sur le duo. Et là, il faut savoir s’en rendre compte, voire renoncer.


Une complémentarité des compétences

Quel serait l’intérêt de travailler avec son propre clone ? Aucun.
Chaque moitié du duo doit (aussi bien dans le domaine des savoirs que des savoir-faire ou des savoir-être) compléter l’autre et rendre l’ensemble plus compétent, plus efficace, plus innovant.

Un bon binôme est aussi celui qui sait dire à l’autre « je ne m’y prendrais pas comme ça, moi, mais ça m’intéresse de savoir où tu veux nous embarquer ».
Rien de plus passionnant que de pouvoir rebondir sur les idées de l’autre, au point de ne plus savoir à l’arrivée qui est finalement à l’origine de quoi.


Une bonne répartition des rôles publics

L’avantage d’être deux, c’est aussi qu’on peut faire deux fois plus de choses et couvrir un plus grand champ de compétences. Pourquoi ne pas en profiter ?
Il n’est pas utile que chacun se mêle de tout et n’importe quoi, au risque au contraire d’avancer moins vite que si l’on était tout seul !

Écriture, marketing, relecture, communication, technique… Il est judicieux de tout répartir en fonction des qualités, défauts et disponibilité de chacun, ainsi que des besoins et défis rencontrés. D’où l’importance de la complémentarité des compétences, dans ce domaine aussi.
D’une certaine façon, c’est le duo qui délègue à l’une ou l’autre de ses moitiés les missions à accomplir. Et tout le monde est gagnant à l’arrivée.


Du débat et dialogue permanent

La discussion et le débat sont un élément essentiel du couple qui va loin. C’est aussi le cas pour un duo d’auteurs qui veut durer.

Parler, parler, parler… et, bien sûr… écouter, écouter, écouter. Même s’il s’agit d’écrire des livres à l’arrivée, tout commence par la parole, par des « j’ai une idée de dingue, tu vas voir ! » et des « attends, il faut absolument que je te parle d’un truc ! » ou encore des « tu ferais quoi, toi, pour régler ce problème ? »

Ce dialogue au sien du duo est LA base de tout le reste.


Un soutien mutuel dans les difficultés et une vraie amitié

Certains estiment peut-être qu’on peut être un duo d’auteurs efficace sans être amis et proches. Nous ne le pensons pas.
Car comment rester productif si l’on ne s’intéresse pas aux moments de galère de l’autre (que les causes soient financières, familiales, sentimentales, etc.) et qu’on se contente de rester focalisé sur les résultats du duo ? Comment avancer si l’un des deux est à la traîne ou accomplit une traversée du désert en silence ?

Fonctionner à deux sur le long terme implique aussi de savoir dire « on fait une pause, tu en as besoin » ou « laisse tomber le plan, aujourd’hui, raconte-moi plutôt comment tu vas ».

Il est peut-être possible de se passer de cette composante si l’on écrit un unique ouvrage technique (dénué de fiction et donc d’émotions) à deux, mais est-ce envisageable dans le cas d’une longue collaboration qui se veut fructueuse et épanouissante, et dans laquelle il va falloir déverser ses propres sentiments pour créer ? J’ai de gros doutes…


Bref, vous l’aurez compris, nous sommes très chanceux d’avoir tout ça au sein de M.I.A.

J’ai la possibilité de dire publiquement que mon co-auteur Sébastien est aussi mon pote de rigolade, mon ami des moments de doute, mon booster dans les instants de fatigue, mon challenger, mon associé, mon partenaire, mon complice, mon révélateur d’idées… et ça, c’est vraiment un privilège assez rare dans un duo artistique, à bien y réfléchir !

Peut-être que nous sommes finalement un duo de type OVNI et qu’il est le produit du plus gros coup de bol qu’on puisse avoir.
Si c’est le cas, je ne peux demander qu’une chose de plus… que ça continue pour Seb et moi !

Et vous savez le plus drôle, dans tout ça ? C’est que, pour couronner le tout, mon mari l’adore ! Et que c’est réciproque.

Un sacré bol, je vous dis… 🙂

À bientôt !
Hélène

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Les 10 commandements d’un duo d’auteurs qui dure

Nos logiciels de travail pour écrire et préparer nos livres efficacement

Nos logiciels de travail pour écrire et préparer nos livres efficacement

MIAIl arrive régulièrement qu’on nous pose la question : « Avec quels outils vous travaillez, vous ? » (sous-entendu… pour écrire, bien sûr !)

Notre cas étant un peu plus compliqué que la moyenne (un duo d’auteurs séparés par 1 500 kilomètres), nous devons bien nous organiser pour que tout soit fluide.
Sans cela, ce serait vite impossible de travailler efficacement.

Nous avons déjà parlé un peu de planning et d’organisation dans cet article, mais voici cette fois un focus sur nos outils… une grande partie d’entre eux étant utilisés conjointement pour toute notre préparation des livres chez EHJ.


Pour communiquer entre nous

  • Skype pour les sessions de travail à l’oral (il nous arrive souvent de rester de longues heures d’affilée en ligne, voire de manger devant l’ordi pendant qu’on travaille, comme deux collègues dans une même pièce) ;
  • L’email pour toutes les idées rapides, les pense-bêtes, etc. (nous échangeons une bonne dizaine d’emails en moyenne chaque jour ; dans Outlook, pour ma part, puisque j’y gère 6 boîtes mails différentes) ;
  • Dropbox pour stocker les copies communes de tous nos documents et échanger rapidement nos fichiers (Dropbox étant l’outil de base de toute l’équipe EHJ, d’ailleurs).


Pour planifier nos étapes de travail

Sur ce point, le planning de M.I.A est incorporé dans celui d’EHJ, de façon plus large, et est donc intégré à notre outil de planification générale, partagé par toute l’équipe : LeanKit.

Dedans, nous prévoyons notamment, 6 mois à l’avance : la date de rendu du texte final, celle de la création de la couverture, la date du maquettage, celle de la pré-promotion, celle de la publication, etc. (LeanKit est un système de tableaux contenant des cartes de couleur qui permettent de suivre l’avancement des projets, de façon collaborative)


Pour écrire nos textes

  • Word pour l’écriture du manuscrit lui-même (nous avons une pré-maquette toute prête, qui est celle que nous utilisons chez EHJ également, nous facilitant par la suite le futur travail de maquettage numérique et papier) ;
  • Excel pour tout le découpage du livre, avec des tableaux similaires à chaque nouveau livre (un onglet pour la chronologie générale, un pour les éléments à incorporer, un pour les personnages, etc.) ;
  • Freemind pour le jet d’idées en amont, qui permet de faire des mind-maps parfaites et de débroussailler le terrain.


Pour les corriger

Nous avons l’avantage de pouvoir utiliser les outils professionnels des Éditions HJ, puisque nous nous en servons pour le travail de préparation éditoriale appliqué à chacun des textes que nous publions :

  • ProLexis
  • Antidote

Ces deux outils se complètent à merveille et sont des incontournables de notre boîte à outils.
Ils ne remplacent évidemment pas le cerveau humain et les nombreuses relectures indispensables pour obtenir un texte de qualité, mais ce sont des compagnons précieux pour traquer tout ce que l’œil finit justement par ne plus voir.


Pour convertir et contrôler nos fichiers

Pour transformer nos manuscrits en ebooks et futurs livres papier, nous nous servons de :

  • Atlantis pour une conversion de premier niveau en ePub ;
  • Sigil pour « nettoyer » le code et enrichir les métadonnées du fichier ;
  • Calibre pour la conversion en .mobi ;
  • Adobe Acrobat Pro pour la conversion en .pdf.
  • Adobe Digital Editions pour contrôler le rendu visuel des ePubs (après un passage dans ePubCheck)
  • Kindle Previewer pour contrôler le rendu des fichiers .mobi


Pour illustrer et coder

Une seule suite répond à tous nos besoins en matière d’images, d’animation, de montage, de codage pour le Web, etc. : la Master Collection d’Adobe.
Parmi les logiciels intégrés dedans, nous nous servons principalement de :

  • Photoshop
  • Acrobat Pro
  • InDesign
  • Dreamweaver
  • Premiere

En complément, deux autres outils sont utilisés très régulièrement :

  • Boxshot3D pour créer des visuels en 3D de nos couvertures ;
  • JPEGmini pour compresser toutes les images .jpeg sans aucune perte de qualité et obtenir des fichiers… minuscules (quand on l’a testé, impossible de s’en passer !)


Pour animer et promouvoir

  • WordPress (pour tous nos sites, incluant le blog sur lequel vous vous trouvez), assorti d’une foule de plug-ins et de modifications-maison (dont MailPoet pour notre système de newsletters) ;
  • Facebook (avec une page dédiée à l’identité M.I.A) ;
  • Twitter (même chose) ;
  • YouTube (nous hébergeons directement nos vidéos dans la chaîne d’EHJ) ;
  • Nous utilisons Google+ uniquement pour EHJ, afin de ne pas nous éparpiller ;
  • Snagit pour créer des captures images et vidéos (nous l’utilisons à ce jour essentiellement pour créer des tutoriels au sein d’EHJ, mais comptons nous en servir prochainement pour animer de façon plus intensive les communications de M.I.A également).

 

Voilà l’essentiel des outils nécessaires à notre activité, les autres étant uniquement dédiés à EHJ (comptabilité, suivi des ventes de notre catalogue, gestionnaire des royalties, etc.) et donc pas forcément pertinents ici.

Et vous, qu’utilisez-vous pour votre activité d’écriture ?

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Nos choix de narration et d’écriture

Nos choix de narration et d’écriture

Nos choix de narration et d’écriture

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Sébastien et moi-même sommes friands de livres, mais aussi de films et de séries TV, et travaillons parallèlement dans le copywriting depuis des années… ce qui se retrouve dans nos choix de narration et d’écriture.

Pourquoi ?

Parce que ce sont des sources continuelles d’inspiration et de façon de découper, organiser et rédiger nos textes :

  • Livres, films et séries nous ont donné des codes et des repères quant à ce qui fonctionne pour structurer nos récits : rythme, ruptures, relances, etc.
  • Le copywriting nous a habitués à écrire dans n’importe quel registre, à la commande : par exemple, j’ai pris l’habitude d’écrire en me faisant passer pour un homme (on ne rigole pas !), j’ai rédigé aussi bien des horoscopes que des guides de développement personnel, j’ai eu des commandes avec des consignes du type « le texte doit être neutre du point de vue du lecteur quand vous vous adressez à lui, sans aucun nom ou adjectif dont les masculin et féminin sont différents  » ou « chaque phrase doit commencer par un verbe à l’impératif », etc.

Afin de tester nos capacités et de nous fixer un challenge nouveau à chaque fois, nous avons donc adopté des modes de narration précis pour chacun des titres du Cycle des temps, avec des contraintes volontaires :

  • Dans Rémoras, qui fait plus de 500 pages, nous avons opté pour un découpage parallèle et une chronologie éclatée, notamment avec les 3 parties centrales qui se déroulent simultanément et se recoupent les unes les autres, et une plume presque « documentaire », volontairement peu lyrique, qui est là pour soutenir une histoire où fiction et réalité sont étroitement liées.
  • Dans La Trappe, nous nous sommes interdit tout dialogue avant la dernière des 5 parties, et avons choisi une narration exclusivement à la première personne et au passé composé, vécue d’un point de vue unique, celui du personnage central, car il subit tous les événements décrits et les revit mentalement.
  • Pour la trilogie La Faille, la contrainte a été encore plus lourde : le contenu de chaque chapitre, malgré une narration à la troisième personne, est rattaché exclusivement à un personnage. Rien de ce qui est dit, vu, entendu ou ressenti ne peut venir d’une autre personne que celle qui « pilote » le chapitre concerné.
    Cette trilogie se déroule de plus à 4 époques différentes et parallèles, avec des dizaines de détails qui s’entrecroisent et s’influencent mutuellement, sans parler des éléments rattachés à Rémoras et La Trappe.
    Il s’agit à ce jour de notre travail le plus complexe, afin que le récit soit à la fois fluide et digeste pour les lecteurs, et rigoureux par rapport à ces contraintes choisies.

On pourrait penser que cela revient à se compliquer bien inutilement la vie… et c’est peut-être le cas !

Mais nous sommes ravis d’avoir choisi cette méthodologie, car elle nous a permis de donner à nos 5 livres une couleur et une ambiance bien différentes, tout en restant dans un univers cohérent que nos lecteurs disent identifier et reconnaître à chaque fois comme étant « la patte M.I.A ».

De plus, nous fixer de telles contraintes nous oblige à être intransigeants quant à la rigueur et l’inventivité de notre écriture : si la règle impose la narration à la première personne, par exemple, il va falloir trouver un moyen original d’évoquer quelque chose que le narrateur ne peut physiquement pas voir, mais que le lecteur doit impérativement découvrir.
En tant qu’auteurs, nous trouvons intéressants de relever ces challenges, qui sont des sources de renouvellement et évitent de tomber dans la facilité.

Pour notre prochain livre, nous envisageons une écriture plus trouble, plus hachée, adaptée au thème de cette future histoire… mais nous y reviendrons. 🙂

En espérant que ce petit éclairage vous donnera envie de découvrir nos livres, si vous ne les connaissez pas encore, et donnera encore plus envie à nos lecteurs déjà fidèles de se plonger dans notre dernier titre à venir : La Faille 3 – L’espoir de Victor, qui sortira le 15/12.

Merci à vous et à bientôt !

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À bientôt !
Hélène

 

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