L’interview M.I.A sur le site EHJ

par | 5 04 14 | Actualité de M.I.A | 0 commentaires

(Cet article est une copie de celui que nous venons de publier sur le site des Editions HJ.)

M.I.A répond à son tour à l’interview auteur (et forcément, c’est un peu long, puisque M.I.A est un duo… 🙂 ).

Rappel du principe : 10 réponses au moins parmi une vingtaine de questions qui sont proposées à nos auteurs.

De quoi vous permettre de mieux connaître Hélène et Sébastien, les auteurs de Rémoras, La Trappe, et de la trilogie La Faille et les co-fondateurs des Éditions HJ.

M.I.A

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire et à quand remonte cette passion ?

Seb : J’ai commencé à écrire pour gagner quelques sous. Je pense avoir un certain talent (pas autant qu’Hélène, loin s’en faut), particulièrement pour l’écriture technique et commerciale et c’est un métier agréable et bien payé.

LN : Très jeune, j’ai compris que j’avais une relation particulière avec la lecture et l’écriture. Je me suis longtemps contentée d’écrire pour moi-même ou mon prof de français à qui je rendais des rédactions supplémentaires « pour le plaisir », le journal du lycée ou le mensuel syndical de mon entreprise précédente… Puis je suis devenue écrivain public, pour les autres, jusqu’à ma rencontre avec Seb (bientôt 7 ans, ça file !) et le lancement de notre activité indépendante (qu’il s’agisse d’abord d’écriture « alimentaire » ou de fiction ensuite, au sein de M.I.A, à partir de décembre 2010).


Vous écrivez le matin, le soir, la nuit ? Suivez-vous une organisation précise pour planifier vos séances d’écriture ?

Seb : J’écris en général soit la nuit, soit très tôt le matin. Planifier ? Kesaco ? Je ne sais pas faire…. Ça, c’est Hélène, vous vous trompez… 🙂

LN : Il a raison, je planifie tout… Mais plus pour des questions de survie que de simple caractère. La gestion de toutes nos activités se traduit en semaines de 80 heures et il est essentiel pour moi de découper le temps consacré à chacune. M.I.A a sa tranche réservée en nocturne, généralement de 1h à 4h, quand je suis un peu seule dans ma bulle. Et nous planifions bien sûr toutes nos sessions de préparation communes, sans cela nous ne pourrions pas travailler correctement, surtout à 1500 km de distance.


Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Seb : Ma principale source d’inspiration est la vie quotidienne. J’ai la chance d’en avoir une bien remplie. Mes expériences passées ont été la source d’inspiration première de « Rémoras ».

LN : Même chose. Comme notre parcours est très différent, je pense que cette complémentarité fait partie de l’originalité de M.I.A, d’ailleurs.


SebEn dehors de l’écriture, vous avez des hobbies ou d’autres passions artistiques ?

Seb : Je dois me découvrir, là, j’aime pas ! J’ai une certaine appétence pour l’art « violent »… pas très fun pour mes proches, mais j’aime quand ça sent la désespérance… je précise, je ne suis pas artiste pour un sou, je parle plutôt de collection.
Et un peu de sport, beaucoup moins que j’aimerais, mais je suis passionné par les arts martiaux extrêmes.

LN : J’ai longtemps été pianiste classique, jusqu’à développer une relation quasiment obsessionnelle avec mon piano, relation qui s’est un peu mal terminée. Heureusement, la musique rock est une passion que je partage avec mon mari et nous jouons régulièrement depuis des années : lui à la guitare, moi au chant… notre fils est devenu avec le temps un batteur étonnant et la petite dernière commence à montrer ses talents. C’est donc une histoire familiale, aussi. Être sur scène ou enregistrer ensemble est une grande source d’émotions.LN
Sinon, nous partageons en couple la passion du jeu vidéo, sur console ou ordinateur, et du jeu de rôle.
Je me réserve aussi des plages personnelles dédiées aux séries télé anglophones, genre qui m’a un peu détournée du cinéma à partir de 1996 et dans lequel je me suis spécialisée sans vraiment m’en rende compte. Je suis une bonne trentaine de séries par an (dont une grande partie est inédite en France), et il est évident que cela doit avoir une influence sur mon approche de la narration et de la construction de nos livres.
Je viens d’une famille où l’on lit beaucoup et où l’art sous toutes ses formes a une grande importance : ma mère est artiste-peintre, mon père est cinéphile et collectionneur de films « à l’ancienne ». J’ai été élevée dans le western, le film noir et le film d’auteur, sans télé mais avec une salle de cinéma qui nous attendait au sous-sol. Mon mari travaille dans une école de cinéma qui est un vrai vivier de rencontres et d’idées. Tout cela a bien sûr aussi agi sur mon imagination et contribué à me donner des codes, des repères pour écrire.


D’autres projets d’écriture en cours ? Si oui, pouvez-vous en parler ?

Seb : M.I.A participe au projet EHJ d’un recueil de nouvelles collectif. Et cette fois, je suis au turbin, c’est moi qui écris… pas simple, mais un exercice passionnant. Et avec Hélène aux commandes, ça devrait plaire ! Du M.I.A à 100% ! Et après la saga « La Faille », nous envisageons d’écrire soit du polar soit de l’épouvante. Nous ferons les deux, mais ne savons pas encore dans quel ordre…

LN : Et c’est Seb qui décidera, cette fois, car c’est son tour de choisir ! 🙂


Que pensez-vous de l’édition numérique (avantages/inconvénients) ?

Seb : L’avantage principal est le coût de production extrêmement réduit, on peut publier des livres qui nous tiennent à cœur, en sachant parfaitement qu’ils ont peu de chance d’être économiquement rentables. C’est un luxe que l’édition traditionnelle ne peut pas se permettre. Je ne vois pas de réels inconvénients à l’édition numérique à part peut-être le peu de barrières à l’entrée qui génère parfois du « tout et n’importe quoi ».

LN : Je partage totalement cet avis. Comme il s’agit d’un domaine en pleine mutation/expansion, il faudra un peu de temps pour que tout ça se stabilise, mais le potentiel créatif qui découle de l’édition numérique est évidemment énorme et donc très excitant.


Comment imaginez-vous l’avenir de l’édition (en France, en particulier) ?

Seb : Je l’imagine clairement numérique. On verra de plus en plus d’auteurs publier seuls ou via de petites maisons d’éditions numériques, comme EHJ. Je ne crois pas en la capacité de la plupart des grandes maisons à prendre ce virage à 180 degrés et celles qui ne le feront pas sont à terme condamnées, je pense. Nous vivons actuellement dans l’édition ce que la production musicale à vécu il y a quelques années.

LN : Sujet vaste et complexe… Seb a résumé les points importants.


M.I.A - Rémoras

Vous êtes plutôt chien ou chat ? Vanille ou chocolat ? Thé ou café ?

Seb : Lion, fajitas et bourbon !
LN : Les deux, vanille et thé à gogo, très souvent et toute la journée !


Si vous écrivez sous pseudo, pourquoi et comment l’avez-vous choisi ?

Seb : Tout simplement parce qu’écrire à deux l’imposait. Je ne sais même plus comment nous avons choisi ce nom… sûrement pour sa connotation clairement optimiste ! 🙂

LN : M.I.A est une idée que j’ai soumise à Seb au tout début, car un ami américain m’appelait comme ça quand il n’avait pas de mes nouvelles depuis longtemps (M.I.A = Missing In Action = Porté disparu, sous-entendu au combat). Vu le thème de Rémoras et les idées que nous avions pour notre univers de plume, le nom s’est imposé tout seul.


Votre musique préférée ? Écrivez-vous en musique ?

Seb : Je n’ai pas de musique préférée, j’écoute de tout. J’écris effectivement en musique, je fais à peu près tout en musique…

LN : Grosse prédilection pour le classique et le rock moderne, mais nous écoutons de tout à la maison, en voiture, etc. J’écris très souvent en musique, les deux univers étant essentiels pour moi et se complétant naturellement.


Des auteurs de référence à citer qui influencent votre écriture ?

Seb : Dan Simmons. Je lis « L’échiquier du mal » une fois par an. Juste pour ne pas oublier « qui est le patron » !

LN : La liste est tellement longue, ce serait trop dur de choisir. Je lis une centaine de livres par an, en mélangeant classiques que j’ai envie de redécouvrir et titres récents, souvent par cycles. Dans mes cycles récents, on trouve beaucoup d’auteurs nordiques. Si je devais citer un écrivain vivant qui s’impose à moi comme une évidence en raison de sa narration impeccable, ce serait Henning Mankell. Je termine chacun de ses livres en me sentant plus intelligente et ils me poursuivent longtemps après ma lecture.


À travers vos livres, quel(s) message(s) souhaitez-vous véhiculer ?

Rémoras (édition illustrée) de M.I.A

Seb : Qu’on n’est pas dans la merde !

LN : Qu’il vaut mieux pour nos proches qu’on se débarrasse de nos névroses en écrivant, plutôt qu’en les vivant ! 🙂


En publiant un livre, quel est votre objectif principal ?

Seb : Être lu, évidemment… et ne pas laisser indifférent, c’est le pire pour moi. J’aime qu’on aime ou qu’on déteste, pas qu’on s’en fiche !

LN : Tout pareil. Et aussi qu’un jour mes enfants nous lisent et me disent « maman, pourquoi Seb et toi vous faites mourir autant de gens ? ». Enfin, parce que j’ai toujours eu un peu l’angoisse de quitter ce monde sans laisser de traces. Me dire que j’ai contribué à donner du plaisir (ou des angoisses !) à des personnes que je ne connais même pas, j’avoue que ça calme mes propres inquiétudes existentielles.


Pourquoi avoir choisi les Éditions HJ pour publier votre ouvrage ?

Seb : Parce que je j’ai co-créée, cette maison ! Ça me paraît être une bonne raison…

LN : Voui, forcément.


Un conseil que vous donneriez à une personne qui se lance dans l’écriture de son premier livre ?

Seb : Écrivez un livre qui vous plait et dont vous vous sentez fier… le reste, c’est de la littérature ! 🙂

LN : Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage. Ecrire, corriger, écrire, corriger, faire lire, corriger, écrire… Et recommencer. Y croire mais comprendre que, sous la passion, existe aussi un véritable sacerdoce qu’il ne faut pas négliger si l’on veut transformer le simple « hobby » en objectif concret.


Un livre réussi, pour vous, qu’est-ce que c’est ?

Seb : Un livre qui provoque une émotion forte. Qu’elle soit « positive » ou « négative » n’a pas la moindre importance pour moi.

LN : Un livre qui me marque et qui m’inspire. Un livre que je termine en me disant : « respect ».


Si vous écrivez uniquement dans un genre précis, êtes-vous attiré par d’autres types de littérature pour de futurs ouvrages ?

M.I.A - La Trappe

Seb : M.I.A a vocation à écrire dans [presque] tous les styles et à prendre des risques, tout en conservant le style « M.I.A ». Nous ne ferons jamais de « feel-good fiction », pas vraiment notre truc…

LN : Nous avons une prédilection pour les thèmes sombres et les trames complexes, avec des schémas narratifs que nous nous imposons à chaque fois pour compliquer l’exercice (nous sommes un peu maso). Nous espérons transposer ça dans divers genres, incluant le policier, l’épouvante et pourquoi pas le fantastique.


Quelles phases émotionnelles avez-vous traversées au fil de la création de votre livre (écriture, envoi de manuscrit, signature de votre contrat, publication, etc.) ?

Seb : Rien de traumatisant, étant à deux, tout à été plus simple. Et comme Hélène et moi sommes à peu près d’accord sur tout, ça aide ! 🙂
LN : Je confirme. Notre seul vrai problème, c’est le nombre d’heures insuffisant que contient une semaine. Je compte déposer une plainte officielle à ce sujet, car il y en a marre de devoir arbitrer les projets ! 🙂


Vous êtes plutôt voiture ou vélo ? Mer ou montagne ? Cinéma ou télévision ?

Seb : Voiture, genre grosse américaine qui consomme 40 litres/100 et fait trembler les vitres de mes voisins.
Mer, j’y vis et j’ai besoin de savoir qu’elle est là.
Télévision, je préfère les séries aux films.

LN : Voiture, genre rapide et nerveuse.
Les deux, dépend de ce que je recherche à un moment donné.
Ordi, car c’est là que je regarde mes séries anglophones. Je n’allume la télé que pour mes sessions de jeu.


Si c’était à refaire, est-ce que vous réécririez votre ou vos livres de la même façon ?

M.I.A - La Faille 1

Seb : Sans doute pas. Quant à dire de quelle façon, là, c’est une colle… J’adore et suis très fier de tous les M.I.A.

LN : Qui peut le dire ? À l’origine, Rémoras a été une expérimentation tellement titanesque (plus de 500 pages écrites sur toute l’année 2011, à 1500 kms de distance, en communiquant uniquement via Skype, sans savoir si nous tiendrions la cadence, etc.) que reproduire aujourd’hui à l’identique ses conditions d’écriture serait impossible. Ceci est vrai pour les titres suivants, d’ailleurs. Un livre terminé et publié est un livre sur lequel je ne reviens pas, même s’il est évident qu’on peut toujours tout améliorer. Il est le produit d’une période, d’une ambiance, d’un contexte… Ses défauts font partie de son histoire et lui donnent aussi son identité, avant de servir à rendre le titre suivant meilleur.


Posez-vous une question qui ne fait pas partie de cette liste et répondez-y.

Seb : « Au-delà du monde de l’édition, que suivez-vous avec intérêt dans le domaine du numérique ? »
Netflix ! Cette entreprise est pour moi un modèle d’adaptation et de réussite. J’aimerais beaucoup qu’ils fassent l’adaptation de « Remoras » à la télévision. J’ai aussi très envie de voir comment ils vont bouleverser l’Europe en s’y implantant. Je sais qu’ils font sacrément trembler et j’aime !

LN : « Comptes-tu lever le pied un jour ? »
Peut-être, mais pas aujourd’hui… ni demain. 🙂

 


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