Carte blanche à Édouard Brasey
Cet article a été écrit par Édouard Brasey, auteur de plus de 70 romans dont le tout récent Anonymous, et s’inscrit dans notre rubrique : « Carte blanche à… ».
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Anonymous représente une tentative de s’adapter à l’ère du livre numérique, ses enjeux, ses contraintes, mais également ses potentialités formidables.
Il a donc été conçu dans un esprit d’interactivité et de partage, sur la base d’une petite confrérie de lecteurs bénévoles, baptisés Anons.
Ces premiers lecteurs, ou « beta-readers » comme on dit outre-Atlantique, ont lu scrupuleusement et avec une passion communicative les pages qui suivent, puis en ont signalé les erreurs, omissions, invraisemblances, fautes d’orthographe, incorrections et autres scories qu’un auteur laisse invariablement après lui, quel que soit son désir de bien faire.
Ils ont ainsi assumé collégialement, avec un professionnalisme sans faille, le travail éditorial et de correction qui est d’ordinaire effectué par les éditeurs classiques.
Grâce à eux, ce roman est davantage lisible qu’il ne l’aurait été sans leur participation. Qu’ils en soient ici remerciés du fond du cœur. Et si le lecteur à venir découvre tout de même quelque paille dans le blé, qu’il en tienne rigueur au seul auteur.
Mais pourquoi Anons ?
J’entends d’ici certains commentateurs extérieurs nous brocarder à propos de ce terme (la moquerie facile est de prétendre que les Anons ânonnent… qu’ils sont des ânes, etc.).
Je tiens donc à préciser les raisons de ce choix : Anon est le diminutif d’Anonymous en anglais.
Le roman portant en grande partie sur ce groupe informel, il est séduisant de pouvoir s’assimiler à eux. Leur choix de revendiquer leur anonymat n’est pas qu’une façon d’échapper aux représailles de ceux qui les pourchassent ; c’est aussi une manière de reprendre le pouvoir à la base, avec cette idée : « Nous sommes anonymes, mais nous sommes les plus nombreux.
En nous regroupant, nous pouvons reconquérir notre liberté bafouée par ceux qui nous dirigent de façon abusive ou injuste. »
Bon, cela dit, ce groupe n’a rien de politique, bien entendu. Ceci est un roman, non un pamphlet. Mais j’espère qu’à l’occasion de cette fiction, certains se poseront des questions sur le monde tel qu’il est en train de devenir.
Quelques-uns ont également fait remarquer de façon judicieuse que l’ânon, le petit de l’âne, était l’humble monture choisie par le Christ pour entrer à Jérusalem le jour des Rameaux. N’est-ce pas un beau symbole ?
Enfin, ce jeu d’interactivité qui nous a réunis durant ces dernières semaines nous a permis de mettre au point un langage, des symboles, des signes de ralliement, comme le fameux LULZ ! (Explication de ce terme à la fin du livre)
Ainsi, les Anons peuvent-ils se reconnaître entre eux et échanger des messages codés. Une forme de relation auteur-lecteur sur fond de roman d’espionnage, en quelque sorte.
Résumé de l’intrigue
5 novembre 1605. Guy Fawkes, l’un des principaux membres de la conjuration des poudres, tente de faire sauter le palais de Westminster le jour de l’ouverture de la Chambre des Lords et de tuer le roi Jacques Ier.
1er novembre 2015. Le groupe puissant et informel Anonymous diffuse sur l’ensemble des chaînes télévisées du monde entier un message étrangement menaçant :
« Nous sommes les Anonymous.
Nous sommes légion.
Nous n’oublions pas.
Nous ne pardonnons pas.
Redoutez-nous.
Souvenez-vous du 5 novembre ! »
Ce message est accompagné du masque de Guy Fawkes, popularisé par la BD puis le film V pour Vendetta, derrière lequel se cachent les membres d’Anonymous, les Anons, pour dissimuler leur identité et manifester contre le système politico-économique et le Nouvel Ordre Mondial dans lesquels ils reconnaissent un nouveau Big Brother.
Le lieutenant Antoine Peretti, spécialisé dans les crimes rituels et religieux au sein de la brigade criminelle de Paris, se voit confier une mission délicate par un étrange émissaire étranger, membre d’une organisation secrète, avec l’aval de sa propre hiérarchie : infiltrer le groupe des Anonymous pour prévenir d’éventuels attentats susceptibles d’être commis contre les principaux symboles de la domination occidentale avant l’échéance du 5 novembre, date anniversaire de la conjuration des poudres au cours de laquelle les Anonymous du monde entier appellent à la révolution et la désobéissance civique.
Mais qui sont vraiment les Anonymous ? De dangereux terroristes voulant mettre le monde à feu et à sang ou des résistants cherchant à dénoncer un complot mondial d’une immense ampleur, organisé par des organisations de l’ombre ?
Peretti n’aura pas le temps de se poser la question. Il est plongé dans une course contre la montre et un jeu dont il ne connaît ni les règles ni les véritables meneurs. Un premier crime est commis, et une capitale européenne est menacée d’une terrible catastrophe le jour même.
Il ne lui reste que quatre jours avant la date fatidique.
Le 5 novembre 2015.
Ce roman en 5 parties, écrit dans l’esprit des séries américaines, est en fait un retour aux romans-feuilletons du XIXe siècle, dans la tradition de Charles Dickens ou Eugène Sue.
Nous n’avons rien inventé, au fond, mais la technologie d’aujourd’hui permet de retrouver cet esprit de liberté et d’improvisation, en un mot de créativité. Pourquoi ne pas en profiter ?
Étant ce qu’on appelle un « auteur hybride », à savoir que je publie à la fois en indépendant et dans l’édition traditionnelle (où j’ai publié 70 livres, certains couronnés de prix littéraires), je pense que la révolution du livre numérique est une chance énorme pour les auteurs, notamment débutants. Ils ont enfin l’occasion d’être lus et de faire entendre leur voix !
C’est la deuxième fois que je publie en indépendant.
Mon précédent thriller, Le Dernier pape et la prophétie de Pierre, a eu deux existences : une publication numérique indépendante d’un côté, avec 5000 téléchargements, et une publication « traditionnelle » chez Télémaque puis France Loisirs (environ 15 000 exemplaires pour les deux), soit autour de 20 000 exemplaires, dont le quart au moins en numérique. C’est très encourageant !
Le Dernier pape (qui a sa propre page Wikipedia) est classé n° 1 des polars historiques depuis plus de trois mois sur Amazon. L’intrigue se déroule en grande partie au Vatican, entre la crucifixion de Saint Pierre et les scandales financiers qui ont agité récemment le chef-lieu de la chrétienté avant l’arrivée du pape François. Dans le roman, j’imagine qu’une comète menace de s’écraser sur le Saint-Siège, tandis que le pape mourant (il s’agissait de Benoit XVI) risque d’être remplacé par un cardinal sans scrupule.
À sa sortie en janvier 2013, ce roman a été interprété comme « prophétique » par la presse, car il anticipait la renonciation de Benoit XVI (voir extraits de presse sur mes pages Wikipedia auteur et Le Dernier pape).
Anonymous se situe dans la continuité du Dernier pape, puisqu’il s’agit à nouveau d’un thriller dystopique et complotiste, fondé cette fois-ci sur le groupe Anonymous, les dangers de la cybercriminalité et l’existence supposée d’un complot mondial.
J’ai conservé le même enquêteur récurrent, le lieutenant Antoine Peretti, spécialiste des crimes rituels et religieux à la brigade criminelle. Mais cette fois-ci, il va devoir infiltrer les Anonymous, qui menacent de détruire les principaux symboles des puissances occidentales avant le 5 novembre 2015, date à laquelle se situe l’action du roman.
La première partie du roman est donc publiée à la veille du 5 novembre 2014. J’espère que la version complète, y compris éditée, sera publiée à la veille du 5 novembre prochain, en 2015 !
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