L’auto-publication : partie 6 (démarches administratives)

L’auto-publication : partie 6 (démarches administratives)

L’auto-publication : partie 6 (démarches administratives)

auto-publication2MAJ janvier 2017 : retrouvez notre série de tutoriels dédiés aux auteurs indépendants en vidéo sur notre chaîne YouTube.


(Partie 6 du dossier consacré à l’auto-publication, faisant suite à « L’auto-publication : partie 5 (création de votre livre en version papier) ».

Dans cette sixième partie du dossier relatif à l’auto-publication, je vous propose de passer à une phase relativement pénible de l’aventure de l’auto-publié : les démarches administratives.

Comme d’habitude, je pars du principe que vous avez lu et suivi toutes les parties précédentes de ce dossier, notamment celle qui concerne les ISBN (autre question administrative déjà traitée en amont, sur laquelle je ne reviendrai pas ici… :)).

Alors que votre livre est en cours de publication, dans sa version numérique et /ou papier, il est en effet important de vous occuper de deux aspects : le dépôt légal du livre et la récupération d’un n° ITIN (dès lors que vous vendez par le biais de distributeurs ayant leur siège social aux États-Unis).

Ces deux éléments n’ont absolument rien à voir l’un avec l’autre mais ont un point commun : ils vont vous prendre du temps, de l’énergie… et certainement vous rendre fous si vous vous lancez à la recherche de la bonne procédure au petit bonheur la chance, comme nous l’avons fait dans les débuts.

Je vais donc essayer, dans un article qui s’annonce long (je vous préviens !), de vous donner les clés qui vous feront gagner du temps et vous permettront d’économiser vos nerfs. 🙂


LE DÉPÔT LÉGAL

Le dépôt légal est une modalité imposée par la loi qui vise à enregistrer auprès de la Bibliothèque Nationale de France tout ce qui est publié en France et a vocation à toucher un public (au-delà du cercle familial).
Accessoirement, c’est un moyen supplémentaire de protéger son œuvre, en disposant d’un enregistrement officiel et gratuit.

Lorsqu’on est édité traditionnellement, c’est l’éditeur qui gère ça pour vous et le problème est réglé en trois secondes.

Mais pour les auto-publiés, la question est à gérer soi-même et nous utilisons principalement deux voies pour diffuser nos livres : la publication numérique et l’impression à la demande pour une éventuelle version papier.

Les publications numériques ne sont pas considérées comme des « livres » mais sont assimilées à des « sites web » par la BNF.
Voici ce qu’elle dit pour ces supports en question :

Le dépôt légal des publications numériques en ligne ou téléchargeables ne se fait pas à l’unité mais au sein du site Web qui les diffuse. Les modalités de dépôt sont celles du dépôt légal de l’Internet, prévues par le Code du patrimoine (art. L131-2, L132-2, L132-2-1 et R132-23-1). L’éditeur n’a aucune démarche active à effectuer auprès de la BnF.

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Les modalités de dépôt sont celles du dépôt légal de l’Internet, prévues par le Code du patrimoine. L’éditeur n’a aucune démarche active à effectuer auprès de la BnF. En effet, la Bibliothèque réalise des collectes automatiques grâce à des robots. Compte tenu de la masse d’informations disponible sur l’Internet, elle procède par échantillonnage, selon des critères visant à assurer la meilleure représentativité possible de ses collections.

Dans ce premier cas, tout va donc bien !
Si vous vous contentez de vendre votre livre sous format eBook, vous n’avez rien à faire et vous pouvez passer votre chemin….

Par contre, les livres vendus en version papier ont une situation plus complexe :

  • Si vous travaillez « à l’ancienne » avec un imprimeur, en procédant à un tirage dont l’objectif est commercial, avant d’essayer de vendre vos livres auprès des libraires, vous êtes concerné par la procédure du dépôt légal : vous trouverez alors toutes les informations pratiques (formulaire, déroulement, etc.) sur le site de la BNF.
  • ATTENTION / TOUTE CETTE PARTIE N’EST PLUS VALABLE, SUITE A UNE NOUVELLE PRISE EN COMPTE DE L’IMPRESSION A LA DEMANDE PAR LA BNF, ET RESTE JUSTE ACCESSIBLE A DES FINS D’HISTORIQUE DE CET ARTICLE – VOIR NOUVEAUTÉ PLUS LOIN. Par contre, si vous utilisez le système de l’impression à la demande, vous allez vous retrouver dans une situation très bizarre : vous êtes plein de bonne volonté, vous voulez respecter la loi, mais… la BNF refusera d’enregistrer votre livre, sachez-le.
    En effet, la loi française n’a pas encore été mise à jour pour tenir compte de ce processus assez récent d’auto-publication qu’est l’impression à la demande… et donc l’absence de « tirage initial ».
    Vous pouvez retrouver toute l’explication de ce paradoxe sur le site du Portail du Livre, qui résume très bien l’incohérence légale qui s’offre à nous dans ce domaine.
    Vous pouvez également lire un exemple réel vécu par un auto-publié, article très complet dans lequel vous découvrirez les inconvénients de ce refus et les stratégies éventuelles à mettre en place lorsqu’on veut contourner cette difficulté et procéder quand même au dépôt légal du livre (le billet en question date un peu mais le problème est toujours d’actualité, preuve que la loi chez nous est toujours en retard sur la réalité…).

Bref, pour faire court et vous éviter de dépenser de l’encre en imprimant des formulaires inutiles, ou des timbres en envoyant des courriers qui ne servent à rien, voici ce qu’il faut retenir (dans l’état actuel de la loi, et sous réserve de modifications à venir) :

  • Vous n’avez aucune démarche à accomplir pour un livre vendu sous forme numérique.
  • Vous pouvez et devez procéder au dépôt légal si votre livre bénéficie d’un tirage initial suffisant pour être considéré comme mettant le titre « à la disposition d’un public qui excède le cercle de famille ».
  • Vous pouvez toujours essayer de faire enregistrer votre livre imprimé à la demande, sous réserve de mentir un peu dans le formulaire d’enregistrement… sinon, il sera refusé. Je vous recommande donc de ne pas perdre votre temps !

Edit 22/08/2012 / Important !

Grâce à un de nos lecteurs, qui a eu la gentillesse de nous écrire, nous avons pu voir que la BNF prend enfin en compte l’impression à la demande en tant que mode d’édition et qu’il est désormais possible d’enregistrer les livres publiés par ce biais.

Il est donc important que vous fassiez cette démarche, puisqu’elle est obligatoire et qu’elle est enfin possible ! 🙂

Il faut pour cela passer par l’extranet de la BNF, demander à « s’inscrire à ce service », pour créer un compte qui sera validé sous 72 heures (les identifiants sont envoyés par email), puis faire la déclaration en ligne.
Cette déclaration sera ensuite à imprimer et à envoyer avec un exemplaire du livre par courrier non-affranchi (toutes les consignes sont données à l’écran, au fil de la saisie).

Voici l’exemple de la saisie de Rémoras (écran d’accueil, une fois qu’on a un compte, et écran de déclaration du titre), pour vous donner un visuel :

Voilà donc pour le dépôt légal… Passons à un autre sujet, encore plus délirant… 🙂


FISCALITÉ ET ITIN

(Edit 2015 : pour Amazon, toute la partie qui suit est désormais très simplifiée, si votre foyer fiscal se trouve en France. La simple saisie de notre n° fiscal français remplace et vous évite la procédure ITIN. Je laisse néanmoins toutes les explications, pour des auteurs francophones qui seraient fiscalisés à l’étranger.)

Voilà un sujet qui a mobilisé 50 heures de mon temps ces derniers mois et qui est le cauchemar de la plupart des auto-publiés francophones… l’ITIN.

Pour ceux qui débarquent, voici un petit état des lieux très simplifié, afin de situer le contexte :

  • La plupart des plateformes de vente utilisées par les auto-publiés (et notamment celles qui vous intéressent le plus, Amazon et Smashwords) ont leur siège social aux États-Unis.
  • À ce titre, elles payent leurs impôts là-bas et retiennent une partie de vos « royalties » (terme mal utilisé, il s’agit plutôt de bénéfices) afin de les reverser à l’IRS (le Trésor Public américain), même si vous payez vous-même vos impôts en France sur la base de ce que vous gagnez.
    Cette retenue est de 30% (sur les ventes effectuées sur les canaux américains, comme amazon.com) et vient grever des gains déjà souvent modestes.
  • Mais… la France et les États-Unis bénéficient d’un accord fiscal qui permet de récupérer cette taxation, pour peu qu’on puisse prouver aux distributeurs qu’on utilise, comme Amazon, que l’on est bien citoyen français et que l’on s’est enregistré auprès de l’IRS (le même principe est valable pour tout un tas de pays, mais vous comprendrez que je me limite ici à notre exemple national).

L’idée est donc simple sur le papier (en réalité, suivez le guide si vous ne voulez pas vous pendre !!) :

  • Il faut écrire à l’IRS pour demander ce fameux n° ITIN, qui est un n° d’identification fiscale vous enregistrant comme une personne percevant des revenus de la part d’une société dont le siège social est américain.
  • Puis il faut communiquer ce n° aux distributeurs concernés, pour qu’ils vous passent dans la catégorie des vendeurs à ne plus taxer.

Mais vous vous doutez que la réalité est bien loin de tout ça !
En effet, tous les formulaires sont en anglais, les temps de réponse sont de plusieurs semaines, les accords fiscaux à lire et comprendre sont imbuvables, les infos sont contradictoires… et la plupart des auto-publiés craquent en cours de chemin, notamment ceux qui n’ont pas la chance d’être anglophones (cf la procédure donnée par Amazon KDP, où tous les liens mènent vers des rubriques IRS en anglais).

D’ailleurs, si vous vous promenez sur les forums spécialisés, vous verrez un conseil qui revient souvent : utiliser le n° ITIN d’une tierce personne ou l’inventer. Je ne vous le recommande pas ! Vous risquez plus de problèmes qu’autre chose.

Voici plutôt la bonne procédure, celle qui marche… puisque ce n° ITIN, j’ai fini par l’obtenir, et que je vais vous donner les informations nécessaires pour éviter mes propres erreurs de parcours (procédure initiée en mars et enfin bouclée en juillet) ! 🙂

1- Téléchargez et remplissez soigneusement le formulaire W-7 que vous allez envoyer à l’IRS pour demander le n° ITIN.
Vous pouvez le compléter informatiquement (pensez à bien l’enregistrer sur votre ordinateur) avant de l’imprimer pour signer et dater à la main, ce qui sera plus propre.

Parce que j’ai envie de vous épargner les casse-têtes chinois, voici la copie de ma propre demande : vous n’avez qu’à suivre le modèle et compléter les champs que j’ai indiqués en majuscules.

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2- Imprimez et remplissez à la main une lettre à en-tête d’un de vos vendeurs en ligne, prouvant que vous avez besoin de cet ITIN, puisque vous vendez par leur biais (celle d’Amazon est ici, Smashwords envoie la sienne sur demande, lorsqu’on atteint 10€ de gains, en allant dans votre espace personnel, à la rubrique des paiements).

3- Pour ce qui est des justificatifs d’identité, oubliez les extraits de naissance certifiés par votre mairie locale, ils vous reviendront dans le pif, j’en sais quelques chose !

Utilisez uniquement des pièces comprenant des photos d’identité, même si la documentation officielle parle d’autre chose : il en faut deux en l’absence de passeport.
Si vous le pouvez, le passeport est idéal car il s’auto-suffit.

4- Vous allez ensuite devoir faire certifier l’authenticité des copies des pièces d’identité en question : en France, seuls les ambassades, consultats et certains tribunaux particuliers ont le pouvoir de certifier les documents copiés, selon les normes de l’IRS.

J’ai personnellement choisi le consulat américain de Toulouse : un rendez-vous, 50€ par pièce certifiée (d’où l’intérêt du passeport, plutôt que pièce d’identité + permis de conduire), et la production d’un document authentifié par le consul, qui est à joindre au dossier.

5- Le dossier complet terminé sera donc le suivant : formulaire W7 correctement rempli, copie des pièces d’identité authentifiées et lettre du vendeur en ligne.

Le tout est à renvoyer dans une enveloppe suffisamment affranchie à l’IRS, à l’adresse suivante :

Internal Revenue Service
Austin Service Center
ITIN Operation
P.O. Box 149342
Austin, TX 78714-9342
États-Unis d’Amérique

6- Il vous reste maintenant à attendre au minimum quatre semaines, en croisant les doigts et en espérant ne pas avoir raté une case !

Mais vous n’en avez pas fini ! 🙂

Lorsque l’IRS finira par vous envoyer votre n° ITIN (et je vous souhaite de l’obtenir du premier coup, sans demande complémentaire), il vous faudra alors en informer les vendeurs qui ont besoin de l’ITIN pour annuler votre taxation de 30%.

Voilà la procédure en question :

1- Téléchargez cette fois le formulaire W-8BEN, que vous trouverez ici pour Amazon (version spéciale, avec deux lignes de signature en bas) et ici pour Smashwords (version de base donnée par l’IRS).
Attention, la version Amazon comporte en plus une page d’identification dans laquelle vous devez saisir votre n° de vendeur chez eux, et ils demandent expressément que tout soit rempli à la main.

Je vous propose encore une fois une copie de ma propre demande, qui est la version Smashwords (l’essentiel est identique dans tous les cas).

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2- Envoyez ce formulaire W-8BEN à chaque vendeur concerné.

Les adresses sont les suivantes pour Amazon et Smashwords :

Amazon Digital Services
Attn: Vendor Maintenance
PO Box 80683
Seattle, WA
98108-0683
États-Unis

Smashwords, Inc.
Attention Tax Compliance Dept.
15951 Los Gatos Blvd., Ste 16
Los Gatos, CA 95032 USA

3- Patientez, avec la conscience du travail bien fait ! 🙂

Pendant ce temps-là, n’oubliez pas d’aller rajouter votre n° ITIN dans les données de votre compte Create Space, si vous utilisez leurs services… ça, ça prend deux secondes.

Notez que si vous n’avez pas le courage de faire toutes ces démarches, vous pouvez aussi tout simplement accepter l’idée que 30% de vos revenus chez certains de vos distributeurs (et pas des moindres !) seront retenus à la source lorsque vous vendez sur les canaux de distribution américains.

Vous en avez donc fini avec la lecture de la partie la plus longue de ce dossier.
Comme d’habitude, n’hésitez pas à commenter, donner votre avis, partager votre propre expérience ou poser vos questions.

Dans la prochaine partie, nous parlerons des questions de statut juridique et fiscal, de nombreuses questions et angoisses existentielles circulant à ce sujet…

En espérant que cette partie 6 vous aura été utile, je vous dis donc à bientôt ! 🙂

Hélène

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(Partie 5 du dossier consacré à l’auto-publication, faisant suite à « L’auto-publication : partie 4 (création de votre livre en version numérique) ».

Dans cette cinquième partie du dossier relatif à l’auto-publication, je vous propose de continuer à évoquer la création concrète de votre livre, mais cette fois-ci pour sa version papier.

Encore une fois, je pars du principe que vous avez lu et suivi les parties précédentes de ce dossier, à peu près dans l’ordre ! 🙂

Pour commencer, il est intéressant de rappeler que deux grandes possibilités s’offrent à vous :

  • Passer par un imprimeur traditionnel, qui vous proposera un tarif à l’exemplaire pouvant être assez bas si vous commandez d’un coup une grande quantités de livres.
    Après, à charge à vous d’arpenter les salons littéraires, les librairies locales et autres endroits où vous pouvez espérer les écouler.
    Évidemment, si vous vivez dans un studio de 17 m², le problème de la place va se poser quand il faudra stocker vos 500 exemplaires…
  • Passer par un système en ligne d’impression à la demande, généralement un peu plus cher à l’exemplaire (puisqu’une commission est perçue sur chaque vente), mais qui présente de nombreux intérêts, spécialement pour un auto-édité : pas de stock, pas de sous à avancer, et surtout…la possibilité de vendre en ligne sans devoir s’occuper soi-même des envois aux lecteurs et de toutes les questions logistiques (sans parler de l’utilité des outils de promotion généralement intégrés).

Si vous avez suivi ce blog, vous savez que nous avons choisi la seconde option, en testant à quelques mois d’intervalle deux prestataires d’impression à la demande différents (ce qui explique d’ailleurs que cette partie 5 a tardé à venir, car il fallait qu’on teste correctement le deuxième, avant de pouvoir en parler).

Dans cet article, je ne vais donc parler que de l’impression à la demande, en sachant que travailler avec un imprimeur est tout à fais respectable, mais que cette démarche ne peut pas vraiment être traitée de façon universelle dans le cadre de ce dossier : il y a autant de devis possibles et de méthodes de travail qu’il y a d’imprimeurs et ce sera à vous de choisir celui qui vous convient, en gardant en tête que vous allez devoir faire beaucoup plus de promotion physique par la suite, pour rentabiliser l’investissement.

Parlons donc d’impression à la demande…


QUEL PRESTATAIRE D’IMPRESSION A LA DEMANDE CHOISIR ?

Il y a encore six semaines, je vous aurais certainement dit de faire votre choix entre Lulu et The Book Edition, deux prestataires assez similaires en termes de services, malgré quelques variations de coût.

De nombreux autres existent, mais à des prix qui freinent selon moi la possibilité d’arriver à vendre son livre (sauf si on pense pouvoir promouvoir facilement un roman de 200 pages à 30€ !).

Le fonctionnement de base de l’impression à la demande est grosso modo toujours le même chez ces divers prestataires :

  • On formate son texte selon les pré-requis de la plateforme choisie ;
  • On fixe son prix public, en tenant compte de la marge qu’on veut réaliser ;
  • On laisse le prestataire s’occuper des impressions et ventes au fil de l’eau, moyennant un pourcentage qu’il récupère sur chaque achat ;
  • On le laisse aussi (en croisant les doigts très fort et en étant patient) intégrer le livre chez certaines plateformes de distribution en ligne, en sachant que ça prend souvent des mois ;
  • Les sommes dues sont reversées à l’auteur à intervalles réguliers (tous les mois chez Lulu, par exemple).

Pour en revenir au choix du prestataire, il y a encore quelques semaines, je vous aurais donc dit de comparer tous les services et de faire votre choix en fonction de vos besoins spécifiques… mais c’était avant qu’Amazon déploie en Europe son propre système intégré d’impression à la demande, Create Space

J’ai souvent tendance à vanter les mérites d’Amazon sur ce blog, même si je suis absolument consciente que le profil « grosse entreprise pleine de sous qui veut monopoliser le marché » peut faire peur à juste titre et que je suis loin d’être naïve quant à leurs motivations légitimement commerciales.

Si ce blog avait pour objectif de parler d’économie, mon propos serait sans doute un peu différent, mais il s’agit ici de parler des outils qui permettent aux auteurs auto-publiés de vivre leur aventure : dans ce domaine, Amazon n’en finit pas de proposer des services qui démocratisent l’accès à l’édition, avec une force de frappe financière qui change littéralement la vie des auteurs.

Pour être pleinement transparente, je vous redonne ici l’exemple de Rémoras (436 pages bien tassées) :

  • Lorsque nous avons lancé la version papier sur Lulu, le livre ne pouvait être vendu en-dessous de 20€ (avec une maigre marge de 2€ pour nous) et en tenant compte qu’un lecteur francophone aurait à débourser 4€ en moyenne de frais de port supplémentaires.
    De plus, la possibilité de vendre en-dehors de la boutique Lulu était tout sauf simple (aujourd’hui, le problème a fini par être réglé…au bout de quatre mois).
  • Le même livre, avec une qualité de papier supérieure, nous est proposé à moins de 16€ par Create Space, avec frais de port offerts aux lecteurs par Amazon.
    De plus, deux jours après la mise en route, le livre était disponible dans la boutique.
    Et il s’agit ici de vendre sur une des plateformes les plus populaires au monde…

En-dehors de ces questions de tarifs, pourquoi est-ce que je conseille fortement Amazon avec Create Space ? Parce que si vous vendez en numérique dans la boutique Kindle, vous allez en plus pouvoir « relier » vos deux formats, de façon à donner du choix à vos lecteurs, comme ceci :

Et cette possibilité est tout sauf anodine…

Bref, notre expérience personnelle avec Create Space (coût, rapidité d’exécution, facilités de promotion, etc.) étant bien plus gratifiante que celle vécue précédemment avec Lulu, c’est sur Create Space que je vais me focaliser ici (les étapes techniques étant similaires de toute façon chez la plupart des prestataires d’impression à la demande).


COMMENT UTILISER CREATE SPACE ?

Évidemment, vous allez commencer par ouvrir un compte Create Space.
Il vous suffit d’aller ici, en sachant que le seul problème que vous pouvez rencontrer pour le moment est que tout est en anglais (mais connaissant Amazon, une interface francophone est à espérer dans peu de temps).

Cliquez simplement sur « Get Started Now ».

Si vous êtes complètement perdu en anglais et que vous ne comprenez rien à ce qu’on vous demande, n’hésitez pas à nous contacter : nous comptons lancer dans quelques mois divers services d’aide à l’auto-publication et nous sommes prêts à anticiper avec les personnes qui ont notamment ce type de difficulté.

Sinon, vous allez voir que les étapes s’enchaînent très facilement : inscription administrative, choix du format de livre, téléchargement du texte, téléchargement des éléments de la couverture qui peut être semi-guidée si vous le désirez, modalités de distribution, attribution d’un ISBN Create Space si vous n’avez pas les vôtres (à éviter si possible), prix, etc. : tout est clair, facile d’utilisation et intuitif.

Le résultat est validé par Create Space en moins de 24 heures (vous êtes prévenu par mail) et vous avez le choix entre deux systèmes de contrôle final : une copie digitale à vérifier à l’écran (si vous êtes sûr de vous et de votre travail en amont) ou un envoi d’une copie papier.
C’est d’ailleurs le seul point noir pour le moment : ces copies de contrôle ne partent pas d’Europe mais des États-Unis et sont donc facturées assez cher au niveau frais de port (ceci devrait évoluer à l’avenir).
Personnellement, j’ai validé la copie digitale, mais je savais (grâce à l’expérience Lulu) que ma maquette était bonne…à vous de choisir, mais dans le doute, préférez perdre quelques euros pour le contrôle papier, avant de mettre votre livre en vente.

Lorsque vous aurez validé définitivement le projet, votre livre sera mis en ligne dans la boutique d’Amazon sous quelques jours (48 heures pour nous) et normalement rattaché automatiquement à votre éventuelle copie Kindle (si titre, auteur et couverture sont bien identiques).
A défaut, vous pourrez toujours en faire la demande manuellement.

Tout ça est rapide, pas cher, de bonne qualité, etc., mais…n’oubliez pas quelques points essentiels en amont, pour bien préparer votre maquette…. 🙂


BIEN PRÉPARER SA MAQUETTE AVANT D’UTILISER CREATE SPACE

Attention, le système ne validera que les caractéristiques techniques !!!

Il ne corrigera pas pour vous les coquilles, ne rendra pas votre couverture plus jolie, ne renumérotera pas les pages à votre place, etc.
Si certains éléments nécessaires ne sont pas détectés ou si vous ne suivez pas les pré-requis (taille, marges, etc.), votre projet vous reviendra de toute façon dans le nez et vous devrez reprendre votre travail.

Chaque livre a ses propres spécificités, mais retenez ces quelques points non exhaustifs qui concernent l’édition en format papier (en plus de tout ce qui a déjà été dit en préambule dans la partie 3 de ce dossier) :

  • Ne cherchez pas à utiliser le fichier déjà mis en forme pour votre version numérique : je vous rappelle que ça n’a rien à voir ! A chaque version du livre sa propre maquette… ;
  • Chaque nouveau chapitre doit conventionnellement commencer sur une page impaire ;
  • Toute page, même laissée blanche, doit compter dans la numérotation totale ;
  • La couverture doit comporter au recto le titre et le nom de l’auteur (ça semble idiot de le rappeler, mais ce qui est parfois toléré pour le numérique – avec des couvertures fantaisistes pouvant attirer les lecteurs – est interdit pour l’exploitation des livres papier) ;
  • Toute image utilisée pour la couverture doit être en résolution 300 dpi au minimum ;
  • Si vous créez vous-même votre couverture intégrale, le verso doit comprendre le code-barres qui inclut l’ISBN ;
  • L’ISBN doit également figurer à l’intérieur du livre, sur la page des mentions légales (généralement en page 4) ;
  • Votre mise en page doit inclure un calcul précis des marges (notamment la marge intérieure) en fonction du format et du nombre de pages de votre livre.
    N’oubliez pas que tant que l’interface sera uniquement en anglais, il vous faudra malheureusement faire les conversions entre centimètres et inches…

Encore une fois, si vous êtes complètement perdu, que Word est votre ennemi, que les dpi ne vous évoquent rien, que le menu d’aide de Create Space (très bien pensé) ne vous sert à rien car vous ne lisez pas l’anglais, etc., ne laissez pas tomber et n’hésitez pas à nous contacter !
Certains problèmes se règlent très simplement si l’on a les bons outils et l’expérience du sujet. 🙂

Voilà donc pour l’essentiel à retenir à propos de cette étape de création du livre en version papier, grâce à l’impression à la demande via Create Space.
Un peu de travail en amont, certes, mais une grande facilité d’utilisation par la suite.

Je vous laisse tester tout cela avant de vous retrouver pour la partie 6, qui concernera certaines formalités administratives, dont la fameuse question de l’ITIN et du formulaire W-7 qui empoisonnent la vie des non-américains (si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, vous avez bien de la chance !)… mais ceci est une histoire qui mérite son propre article.

A très bientôt ! 🙂

Hélène

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Aujourd’hui, je vous invite à lire un excellent article du site Le baiser de la mouche, qui traite de l’auteur auto-publié et de sa participation à la démocratisation de l’édition numérique.

Ce billet est en fait la troisième partie d’une réflexion plus vaste sur la condition de l’auteur, du choix de ne pas avoir d’éditeur, et il propose une analyse bien structurée du parcours de l’auto-publication numérique et de ses joies et difficultés… 🙂

En voici l’introduction, l’intégralité de l’article étant à lire sur le site.

Le succès populaire et commercial des livres numériques autoédités My Blood Approves de Amanda Hocking ou Riptide de Michael Prescott (vendu à plus de 800 000 exemplaires) aux États-Unis ; les succès, géographiquement plus proche, de Catch Your Death de Louise Voss & Mark Edwards ou encore de The Case of the Missing Boyfriend de Nick Alexander, avec contrat de maison d’édition traditionnelle à la clé et traduction dans nombreux pays, démontrent que l’autoédition participe au développement du livre numérique. L’accroissement de la lecture sur liseuse électronique a révélé des auteurs jusqu’ici inconnus, dont les manuscrits souvent avaient été refusés par les éditeurs traditionnels…

Bonne lecture ! 🙂

Hélène

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