Nouvelles redevances KU et KOLL dans KDP Select au 01/07/2015

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auto-publication2MAJ janvier 2017 : retrouvez notre série de tutoriels dédiés aux auteurs indépendants en vidéo sur notre chaîne YouTube.


Le sujet fait partie de l’actualité la plus commentée en ce moment chez les auteurs et éditeurs indépendants… et mérite donc un article sur notre blog, afin que nos amis auteurs qui nous rendent visite aient quelques exemples concrets à se mettre sous la dent ici aussi… 🙂


Pour commencer, de quoi parle-t-on ?

Uniquement des livres publiés au format Kindle sur Amazon, en mode « KDP Select », c’est-à-dire exclusif, qui sont lus/empruntés via les programmes KU (Kindle Unlimited) et KOLL (Kindle Owner’s Lending Library) par les clients d’Amazon.

Les livres publiés normalement sur Kindle et distribués ailleurs ne sont pas concernés par ce qui suit.

À titre indicatif, pour nous, cela représente 5 livres publiés de cette façon par notre maison d’édition, sur les 11 titres M.I.A disponibles à ce jour :

  • Rémoras en version illustrée
  • Remoras et The Trapdoor (versions anglaises)
  • Le bundle de la trilogie La Faille

Ne sont pas concernés Rémoras, La Trappe, les trois tomes à l’unité de La Faille, ni Max.


Principes de base

À la demande de nombreux auteurs et éditeurs, Amazon a modifié le mode de rémunération KU et KOLL, en partant du principe qu’il était injuste de donner chaque mois la même valeur d’emprunt à des livres dont la taille différait ou qui ne rencontraient pas le même intérêt chez les lecteurs, en étant lus de façon partielle ou complète.

L’idée paraît logique et plus juste que ce qui se pratiquait jusque-là.

En effet, pourquoi un livre de 20 000 mots lu à moitié rapporterait-il autant qu’un livre de 120 000 mots lu intégralement ?

Amazon a donc mis en place un nouveau système, entré en vigueur le 01/07/2015, qui consiste à appliquer les deux principes suivants :

  • Normaliser la valeur « taille » des livres, en utilisant une nouvelle mesure intitulée « KENPC » : Kindle Edition Normalized Page Count, soit un « calcul normalisé des pages des éditions Kindle » (ceci pour que, indépendamment des tailles de police et mises en page, on puisse avoir un modèle de calcul équitable entre tous les livres), ce qui donne donc une valeur « page » universelle au sein d’Amazon.
  • Identifier le nombre de pages réellement lues pour chaque titre emprunté par un lecteur dans le cadre des programmes KU et KOLL, afin de calculer les redevances à la page, et non plus au livre.

Chaque mois, depuis le 01/07, le fonds mondial KDP Select mensuel ne sera donc plus divisé entre les auteurs/éditeurs indépendants sur la base du nombre de livres empruntés à chacun, mais sur la base du « poids » que représente chaque lecture, en tenant compte de la taille de l’ouvrage et de l’intérêt des lecteurs pour le livre, donc en fonction du nombre cumulé de pages lues pour l’ensemble de leurs titres publiés sur leur compte KDP en mode KDP Select.

Passons maintenant à quelques calculs…


Trouver le KENPC de vos livres

Si certains de vos ouvrages sont inscrits dans KDP Select, vous trouverez cette valeur calculée par Amazon en allant dans votre bibliothèque KDP, puis en cliquant sur le bouton « Promotion et publicité » du titre qui vous intéresse (cliquer sur l’image pour l’agrandir) :

KENPC

KENPC3
Mode de calcul du KENPC

Ces derniers jours, tout le monde cherche à savoir comment Amazon calcule le KENPC des livres, qui est très différent de l’estimation donnée (et souvent minimisée lorsqu’il n’existe pas de version papier de référence) aux versions Kindle des livres, estimation que vous pouvez retrouver sur la page produit de chaque titre.

Par exemple, pour les ouvrages concernés de M.I.A, voici les KENPC communiqués par Kindle :

  • Rémoras illustré : 841
  • Remoras (anglais) : 808
  • Remoras (anglais) illustré : 816
  • The Trapdoor (anglais), qui est une nouvelle : 100
  • Bundle de la trilogie La Faille : 1 675

À première vue, ce décompte est logique, puisque les deux versions anglaises de Remoras, par exemple, presque identiques au niveau du texte, diffèrent de 8 pages, correspondant plus ou moins aux illustrations.

Alors, comment connaître à l’avance le futur KENPC d’un texte que vous comptez publier dans KDP Select, soit le nombre de pages normalisées que Kindle retiendra pour un titre donné, afin de calculer ensuite les redevances correspondantes lorsqu’il est emprunté ?

Le plus logique, puisqu’on fait alors abstraction de toute notion de mise en page, est de s’intéresser au nombre de mots ou de caractères d’un texte.

Voyons ce que ça donne pour les cinq exemples ci-dessus, en s’intéressant aux mots :

  • Rémoras illustré : 124 300 mots. 124 300/841 = 147,80 mots par page « KENPC »
  • Remoras (anglais) : 127 630 mots. 127 630/808 = 157,96 mots par page « KENPC »
  • Remoras (anglais) illustré : 127 478 mots. 127 478/816 = 156,22 mots par page « KENPC »
  • The Trapdoor (anglais), qui est une nouvelle : 15 628 mots. 15 628/100 = 156,28 mots par page « KENPC »
  • Bundle de la trilogie La Faille : 259 194 mots. 259 194/1675 = 154,74 mots par page « KENPC »

On constate donc quelques variations dans la base de calcul à partir des mots.

Regardons ce que ça donne sur la base des caractères, espaces non comprises :

  • Rémoras illustré : 608 152 caractères. 608 152/841 = 723,13 caractères par page « KENPC »
  • Remoras (anglais) : 585 783 caractères. 585 783/808 = 724,98 caractère par page « KENPC »
  • Remoras (anglais) illustré : 583 617 caractères. 583 617/816 = 715,22 caractères par page « KENPC »
  • The Trapdoor (anglais), qui est une nouvelle : 68 626 caractères. 68 626/100 = 686,26 caractères par page « KENPC »
  • Bundle de la trilogie La Faille : 1 261 582 caractères. 1 261 582/1675 = 753,18 caractères par page « KENPC »

Encore une fois, le calcul présente des variations.

Regardons ce que ça donne sur la base des caractères, espaces comprises :

  • Rémoras illustré : 730 683 caractères. 730 683/841 = 868,83 caractères par page « KENPC »
  • Remoras (anglais) : 710 045 caractères. 710 045/808 = 878,77 caractères par page « KENPC »
  • Remoras (anglais) illustré : 707 695 caractères. 707 695/816 = 867,27 caractères par page « KENPC »
  • The Trapdoor (anglais), qui est une nouvelle : 83 943 caractères. 83 943/100 = 839,43 caractères par page « KENPC »
  • Bundle de la trilogie La Faille : 1 517 382 caractères. 1 517 382/1675 = 905,90 caractères par page « KENPC »

Comme vous le voyez, le mode de calcul du KENPC ne repose pas que sur le nombre de mots ou de caractères d’un texte donné, le système de contrôle prenant apparemment d’autres paramètres en compte pour ajuster son résultat.

Là, on peut spéculer, mais sans certitude : nombre de chapitres et donc de sections dans le livre, nombre de paragraphes, nombre de lignes, etc. ?

Ce qui est certain, c’est qu’on peut raisonnablement utiliser le premier mode de calcul et fixer le nombre de mots dans une page « KENPC » à 150 en moyenne.

Donc, si vous écrivez par exemple un livre de 50 000 mots, votre KENPC sera environ de 50 000/150 = 333,33.


Ce que ça signifie en termes de redevances

Pour commencer, quelques évidences qui méritent d’être rappelées :

  • N’oubliez pas que la somme mensuelle partagée entre tous les auteurs qui ont des titres enregistrés dans KDP Select n’est pas une valeur fixée définitivement. Or, ce paramètre est évidemment essentiel, puisqu’il représente le gâteau collectif à découper… 🙂
    Ce fonds KDP Select peut varier chaque mois, Amazon l’annonçant généralement vers le 15 du mois suivant.
  • Autre paramètre essentiel : le nombre total de pages lues par les lecteurs durant un mois donné, tous livres KDP Select confondus.
    En effet, ce chiffre est nécessaire pour connaître la proportion de lecture que représentent vos livres par rapport à l’ensemble des livres disponibles.
    Amazon communique cette donnée de la même façon, chaque mois.

Ces principes à l’esprit, voyons ce que ça donne pour le calcul des redevances dues.

Prenons l’exemple du bundle de La Faille, qui est notre livre le plus emprunté parmi tous nos livres enregistrés en KDP Select et qui a donc un KENPC de 1 675.

Les dernières données estimatives communiquées par Amazon pour le mois de juin étant :

  • Un fonds mensuel de 11 millions de dollars
  • Un nombre total de pages lues d’environ 1,9 milliard

… On peut calculer la valeur de la page lue à 11 millions/1,9 milliard = 0.005789 dollar (que j’arrondis ici, pour plus de simplicité, à 0.006 dollar)

Si nous sommes confiants et imaginons qu’un lecteur emprunte notre bundle et le lit jusqu’au bout, voici le calcul des redevances pour cet emprunt : 0.006 x 1675 = 10,05 dollars (en arrondissant), soit environ 9,11 €.

Une redevance qui n’a plus rien à voir avec la somme misérable obtenue dans le cadre de l’ancien calcul, évidemment, et qui est d’ailleurs cohérente avec notre prix de vente normal, fixé à 9,99 euros pour ce bundle.

Bien sûr, ceci est purement indicatif, puisqu’on ne raisonne justement plus en termes d’emprunt à l’unité, mais en termes de pages cumulées lues via ces emprunts.

Imaginons que notre bundle est emprunté vingt fois dans le mois et que certains lecteurs ne vont pas au bout de leur lecture : la valeur relative de chaque emprunt variera, bien sûr.

Mais si l’on imagine que sur les (1 675 x 20) pages potentiellement lisibles (soit 33 500 pages), 30 000 sont effectivement lues, cela représente 30 000 x 0.006 = 180 dollars, soit environ 163 euros en tout pour ces 20 emprunts (soit une valeur moyenne à l’emprunt qui descend légèrement, à 8,15 dollars).

Si l’on cumule le potentiel de lecture de tous nos livres M.I.A concernés par l’offre KDP Select, évidemment nous commençons à regarder nos chiffres d’emprunt de plus près qu’avant, car ils deviennent vraiment intéressants… 🙂


Où trouver le nombre de pages effectivement lues

Dans votre rubrique KDP « Volume des vents du mois courant », vous trouverez pour chacun de vos titres concernés le nombre de pages lues actualisées au fil du mois.

La répartition de ces pages lues au jour le jour est, elle, consultable dans le nouveau graphique de la rubrique « Tableau de bord des ventes » qui isole les lectures KU et KOLL depuis le 01/07 (cliquer pour agrandir l’image).

KENPC4

Attention, comme le rappelle bien Amazon dans sa documentation officielle, « Il peut parfois s’écouler plusieurs mois avant qu’un client lise la totalité de votre livre. Sachez que, même dans ce cas, vous êtes toujours payé une fois les pages lues. »

Un livre emprunté par un client le 04/07 peut tout à fait ne pas être lu avant le 10/07 et être terminé le 12/08.

D’où l’importance de raisonner en termes de pages lissées sur la durée et non plus de livres empruntés de façon unitaire.


Les ouvrages avantagés par le nouveau système

Si vous avez lu cet article jusqu’ici, vous aurez compris que le nouveau mode de calcul avantage les livres plus longs et lus en totalité par les clients d’Amazon, donc jugés comme proposant des contenus de qualité.

Même si l’on pourrait débattre que la qualité et la quantité ne sont pas nécessairement liées et que les clients peuvent abandonner la lecture d’un livre qui en vaut pourtant la peine, personnellement je suis ravie que le nouveau modèle de calcul permette de faire enfin la différence entre les « poids » respectifs de tous les livres disponibles dans KDP Selct.

Égoïstement, il nous a toujours paru étrange que le bundle de La Faille (mille pages en version papier) nous rapporte à chaque emprunt la même somme minuscule qu’un guide pratique de trente pages… 🙂

Ceci change enfin et nous voyons cette modification comme positive…


… même si les informations communiquées par Amazon pourraient être plus détaillées

En effet, il manque une donnée essentielle pour les auteurs/éditeurs indépendants dans le nouveau mode de présentation des données : le nombre d’emprunts.

Pas à des fins de calcul de paiement, mais à des fins statistiques pour l’auteur.

Car si l’on arrive le 31 du mois avec 70 000 pages lues pour notre bundle-exemple, mais qu’on n’a pas cette donnée, on n’a aucun moyen de savoir si le livre a été emprunté et lu en entier (70 000/1675) = environ 42 fois, ou s’il a été emprunté deux fois plus, mais n’a jamais été terminé par les lecteurs dans la moitié des cas.

Cette donnée manquante est pourtant indispensable pour qu’auteurs et éditeurs aient une meilleure compréhension de la façon dont leurs titres sont reçus par leur lectorat.

Espérons qu’Amazon, sur la base des commentaires de chacun, remettra en place cette donnée indicative par la suite.

Voilà, en espérant que ce long article n’aura pas assommé nos visiteurs et que vous y trouverez des informations utiles pour vos propres publications. 🙂

À bientôt !

Hélène

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4 Commentaires

  1. Sandra Ganneval

    Bonjour, Hélène, merci pour cet article sur un sujet que je trouve assez ardu. Tu m’as un peu éclairée. Cordialement.

      (Citer)  (Répondre)

    Réponse
    • mialn

      Bonsoir Sandra,

      Juste un peu ? 🙂
      En tous cas, n’hésite pas, si tu as des questions complémentaires.

      À bientôt !
      LN

        (Citer)  (Répondre)

      Réponse
  2. Angéline

    Bonjour,

    J’ai mis mon roman sur kindle il y a quelques jours. Je totalise plusieurs milliers de pages lues ( whouuaou! ), pour un livre de 241 pages. L’emprunt fonctionne très bien. Subsite tout de même une frustration : les utilisateurs ne commentent-ils pas mon roman? Ou le commentent-ils sur l’interface de prêt à laquelle je n’ai pas accès?

      (Citer)  (Répondre)

    Réponse
    • mialn

      Les lecteurs abonnés commentent un peu moins que la moyenne, par rapport aux lecteurs acheteurs de titres à l’unité, mais la différence n’est pas très importante, quand on détaille le mode de calcul.

      Pour vous donner un ordre d’idée, nous avons habituellement 1 à 2 % de commentaires sur nos livres achetés normalement, à l’unité.
      Or, pour notre trilogie en bundle la plus lue (Les Affligés), en emprunt, nous avons à ce jour plus de 250 000 pages lues qui ont généré… 3 commentaires. Ça peut sembler peu, mais sachant que pour ce gros bundle, 1 300 pages Kindle lues correspondent à peu près à une vente normale, on peut estimer que l’ensemble de ces lectures « valent » 200 achats normaux du bundle.
      Soit 2 à 4 commentaires attendus, si l’on se réfère au taux que nous avons sur nos autres titres.

      Si votre livre comporte 241 pages (en norme Kindle) et que vous avez 10 000 pages lues, par exemple, c’est comme si vous aviez vendu environ 41 unités. Ne pas avoir de commentaire dans ce cas n’est pas étonnant, si votre pourcentage est proche du nôtre.

      Voilà, en espérant que cela vous rassurera. Je vous confirme qu’il n’y a pas d’autre interface pour voir les commentaires des lecteurs abonnés.

      À bientôt !
      Hélène

        (Citer)  (Répondre)

      Réponse

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