Carte blanche à Alice Quinn

Carte blanche à Alice Quinn

Carte blanche à Alice Quinn

(Cet article a été écrit par l’auteur Alice Quinn et s’inscrit dans notre rubrique : « Carte blanche à… ».
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un-palace-en-enfer-ebook-kindleJ’ai eu beaucoup de plaisir à lire les différents auteurs qui ont accepté la « carte blanche » de M.I.A.

C’est avec une grande joie que j’accepte moi aussi l’invitation de Sébastien à venir parler de mon expérience.

J’ai remarqué aussi qu’il y a principalement des hommes dans cette carte blanche, donc je pense que ma voix sera la bienvenue, juste pour faire le contrepoint féminin. J’invite d’autres femmes à venir faire entendre aussi la leur, pour faire régner une parité… – je blague – Les difficultés que j’ai rencontrées et ma relation à l’écriture et aux méandres de l’édition « indés » sont les mêmes que celles rencontrées par les hommes, bien sûr.

Ces dernières années j’ai écrit quelques livres pour la jeunesse, pour les adolescents, et un ou deux romans. Je fais donc partie de la grande masse des auteurs publiés par des éditeurs, des vrais, et qui ne peuvent pas vivre de leur travail. Qui sont obligés d’avoir plusieurs métiers.

Lire à ce sujet la belle enquête du sociologue Bernard Lahire : La condition littéraire : La double vie des écrivains.

Le système est fait de telle façon que les auteurs sont pieds et poings liés. Ils dépendent entièrement des éditeurs. Dans ce qu’on appelle la « chaîne du livre », l’auteur est le seul à ne pas gagner sa vie.

Cela faisait quelques temps que je cherchais une échappatoire, un moyen de gagner mon indépendance, ma liberté d’auteur.

Depuis deux ans environ je voulais m’éditer en numérique, car je voyais là un bon moyen d’échapper à la tyrannie des éditeurs, tout en évitant le coût draconien de la fabrication d’un livre papier. Mais je ne savais pas comment faire. Et je suis nulle en informatique.

C’est alors que je suis tombée sur une formation en ligne qui m’a enfin apporté toutes les réponses que j’attendais, techniques surtout, mais pas seulement. Et je me suis lancée à l’automne 2012.

J’avais déjà une structure associative pour mes ateliers d’écriture, et je m’en sers actuellement pour faire de l’édition. J’ai regroupé quelques amis passionnés, qui avaient envie de voir leurs écrits édités, et bien que ce soit un gros travail pour moi qui ne connaît pas grand-chose à la technique, j’ai voulu tester l’aspect de l’édition. C’est une très bonne école.

J’ai fait des expériences avec d’autres livres et puis j’ai décidé de sauter le pas pour moi.

En janvier 2013, j’ai réussi à mettre en ligne un de mes romans qui s’était vu refusé par plusieurs éditeurs : Un palace en enfer (Au pays de Rosie Maldonne)

C’était un roman que j’aimais particulièrement, un mélange de suspense et d’humour. Un genre qui ne plaît pas du tout aux éditeurs français. Les Anglo-saxons, pour leur part, en sont friands.

J’avais passé de trop bons moments à l’écrire à une période de ma vie où ça n’allait pas très fort. C’était mon antidépresseur. J’avais trop de peine de voir mon personnage que j’avais adoré, rester au fond d’un de mes tiroirs, et ma plus grande joie a été de le voir enfin en vente sur Amazon.fr, avec une belle couverture.

J’avais l’impression qu’après un long accouchement, enfin Rosie Maldonne venait au monde.

Bien sûr la plus belle surprise était encore à venir, puisque Rosie, s’est mise à grandir très vite et à grimper grimper grimper le classement des ventes sur Amazon.fr.

Un jour, une amie me signale qu’elle a vu Un palace en enfer dans le top 100 ! C’était incroyable pour moi.

Petit à petit, Rosie a grignoté les places et s’est retrouvée à la première. Et pendant longtemps. Elle s’est incrustée. Elle est toujours actuellement dans le top 10. De temps en temps elle s’éloigne de la place 1, puis remonte quelques places. Elle fait le yoyo dans les 10 premières places. C’est très amusant de la voir faire. J’ai vraiment l’impression que c’est Rosie qui s’amuse.

J’ai jonglé avec le prix puisqu’il est en vente habituellement à 2,99 euros et que de temps en temps je le mets à moins de 1 euro, et je l’ai aidé à prendre le départ, les premiers commentaires ont été mis par quelques « amis qui me voulaient du bien ». Mais depuis elle vit sa petite vie sans moi et je suis devenue spectatrice de ses exploits.

Je serais bien incapable de donner des conseils, ou de modéliser ce qui s’est passé.

Si j’essaie d’analyser le phénomène de Un palace en enfer, je dirais qu’il y avait une place manquante dans le top 100, c’était celle des polars de comédie. Il semble évident que les lecteurs du top 100 Kindle adorent les polars. Mais il n’y avait jusque-là que des polars noirs, bien noirs. Enfin je crois.

J’ai l’impression qu’un personnage féminin, et marrant, manquait dans le paysage des polars français du top 100. De plus ce personnage féminin, quand même assez particulier, et les traits de son caractère, coïncident avec un besoin lié, je pense, à la crise. Besoin de rire, besoin de se détendre, besoin de se donner du courage, besoin de croire que c’est encore possible.

Tous ces ingrédients sont dans mon personnage, et ça parle aux lecteurs. La preuve en est que parmi les commentaires, les lecteurs parlent plus de Rosie, que du roman en lui-même.

Je me sens maintenant obligée (je vais me plaindre !) d’écrire une suite, à la demande même de mes lecteurs, qui ont eu du mal à abandonner Rosie à la fin de mon livre. C’est bien sûr avec un grand bonheur que je vais retrouver mon personnage. Je me souviens des parties de fou rire que j’ai eues quand j’écrivais le premier.

Mais j’ai un peu peur de ne pas répondre à l’attente des lecteurs, même si je sais qu’ils seront indulgents, et en plus pour l’instant, je n’ai aucune idée.

C’est pourquoi j’ai lancé un concours de Titre.

Grâce au titre que je vais choisir parmi ceux que la créativité des lecteurs va m’offrir, mon imagination sera stimulée. Je mets la charrue avant les bœufs, si on préfère…

Je pense que dans quelques mois, on va voir fleurir dans le top 100, quelques polars de comédie. Et cela ne pourra que faire du bien au style, et aux gens.

J’ai le sentiment d’avoir pris une revanche, et ça fait aussi du bien. Je préfère de loin la reconnaissance des lecteurs à celle du microcosme des maisons d’édition. Même si, il faut aussi être honnête, sortir son livre chez un éditeur, cela reste attirant.

De mon côté, j’ai sorti le livre en papier-broché avec CreateSpace (en vente à 9€, ras des pâquerettes, mais c’est pour le plaisir.)

Le livre Un palace en enfer sur Amazon est ICI.

Merci à M.I.A. pour la carte blanche, et enjoy Un palace en enfer, qui se lit comme on boit du champagne, en vacances ou quand on rêve d’y être, et qu’on s’imagine au bord d’une piscine… 🙂

Alice Quinn

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