Coulisses de Rémoras : origine de « Cronaca Sovversiva »

par | 25 03 12 | Coulisses du Cycle des temps | 2 commentaires

Nous avons décidé de vous proposer une rubrique dédiée aux coulisses de Rémoras, dans laquelle nous pourrons partager certaines de nos sources d’inspiration ayant permis d’enrichir l’univers dans lequel évoluent nos personnages.

Pour commencer, je vous propose de découvrir ce qui se cache derrière l’intitulé de « Cronaca Sovversiva », nom choisi par le fondateur du blog avec lequel nos Rémoras communiquent pour faire connaître leurs intentions.

Pour faire court et simple, je vais donc reprendre ici ce qu’en dit Wikipedia.

Cronaca Sovversiva (La chronique subversive) est un journal anarchiste créée à Barre (dans le Vermont) le 6 juin 1903, par Luigi Galleani.

Luigi Galleani est né le 12 août 1861 à Verceil dans le Piémont italien. Issu d’une famille de la classe moyenne (son père est enseignant), il suit des études de droit à l’université de Turin, dans le but de devenir avocat. Il découvre alors l’anarchisme et devient rapidement un militant important de la cause anarchiste.

Arrêté avec 34 compagnons, il est condamné en juin 1894 à trois ans de réclusion, puis emprisonné à Pantelleria d’où il s’évade. Il gagne alors la Tunisie, puis l’Égypte, l’Angleterre, et enfin les États-Unis en octobre 1901.

Il donne alors des conférences à New York et collabore au journal La Questione Sociale dont il devient l’un des rédacteurs principaux.

Le 18 juin 1902, il soutient les ouvriers du textile en grève à Paterson dans le New Jersey. Brillant orateur, avec de l’allure et une personnalité magnétique, il invite les ouvriers à manifester leur révolte. La manifestation dégénère en émeute suite aux provocations d’un contremaître.

Luigi Galleani est alors activement recherché suite à la loi martiale décrétée du 20 juin au 2 juillet 1902. Il trouve refuge à Montréal au Canada, avant de revenir aux États-Unis sous un faux nom en 1903.

Le tirage de Cronaca Sovversiva ne dépasse jamais les 5000 exemplaires mais son influence est grande chez les ouvriers italiens. Les sujets traités par le journal vont de l’antimilitarisme à l’anticléricalisme, en passant par l’amour libre, la propagande par le fait ou la révolution sociale.

En 1905, Cronaca Sovversiva publie un article intitulé « La salute è en voi! », un guide de fabrication d’explosifs basé sur les écrits d’un ami de Luigi Galleani, chimiste à Milan.

En 1912, le journal déménage à Lynn, ville où travaillent de nombreux ouvriers italiens, principalement dans des usines de chaussures.

Le 26 mai 1917, un mois après l’entrée en guerre des États-Unis dans le premier conflit mondial, la Cronaca Sovversiva dénonce une nouvelle loi sur la conscription, en poussant explicitement les conscrits à la désobéissance.

En juin, s’appuyant sur l’Espionage Act, loi venant tout juste d’être approuvée (15 juin 1917), le gouvernement américain interdit la diffusion par courrier du journal, avant de lancer une opération de police conduisant aux arrestations à New York d’Emma Goldman et Alexandre Berkman, puis au siège de la Cronaca Sovversiva de l’imprimeur John Eramo, de Luigi Galleani et de l’éditeur Carlo Valdinoci.

Le journal est définitivement interdit aux États-Unis en juillet 1918.

Le 24 juin 1919, suite à l’attentat du 2 juin 1919 contre la maison du procureur général des États-Unis Alexander Mitchell Palmer et aux affrontements du 1er mai 1919 à New York, Luigi Galleani et ses collaborateurs sont expulsés des États-Unis.

De retour à Turin, il fait reparaître avec Raffaele Schiaviana le journal Cronaca Sovversiva (le 17 janvier 1920), puis sera emprisonné à plusieurs reprises par le régime fasciste, dès l’arrivée au pouvoir de Benito Mussolini, et décédera en 1931.

À bientôt pour d’autres coulisses ! 🙂

Hélène

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2 Commentaires

  1. Céline

    Je trouve l’idée des coulisses de Rémoras vraiment géniale !
    Cela nous permet de nous replonger dans l’ambiance du bouquin après la lecture. 🙂

    Merci !

      (Citer)  (Répondre)

    Réponse
  2. mialn

    Pour ceux qui ont lu le livre, il est en effet intéressant d’avoir quelques indices sur les sources plus ou moins cachées de l’histoire… 🙂

      (Citer)  (Répondre)

    Réponse

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